Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest ont décidé dimanche à Abuja la création d’une force régionale vouée à intervenir non seulement contre le djihadisme mais aussi en cas de coup d’État, comme la région en a connu plusieurs depuis deux ans, a indiqué un haut responsable.
Les chefs des États membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ou leurs représentants se sont réunis en sommet à Abuja.
“Les dirigeants de la Cédéao ont décidé de recalibrer notre architecture sécuritaire”, a dit M. Touray. Il s’agit de prendre en main leur “propre sécurité” et non plus de s’en remettre à des acteurs extérieurs, a-t-il expliqué.
Ils sont “résolus à établir une force régionale qui interviendra en cas de besoin, qu’il s’agisse de sécurité, de terrorisme ou de rétablir l’ordre constitutionnel dans des États membres”, a-t-il déclaré.
Plusieurs pays de la région sont en proie à la propagation djihadiste qui, partie du nord du Mali, a gagné le centre de ce pays, mais aussi le Burkina Faso et le Niger, et s’étend vers le sud et le golfe de Guinée.
L’insécurité est un facteur primordial des coups d’État militaires qui ont secoué la région depuis 2020, au Mali, au Burkina et, pour d’autres raisons, en Guinée.
Des responsables militaires de la région se réuniront dans la deuxième moitié de janvier pour discuter des modalités d’établissement de la force régionale, a dit M. Touray.
Les dirigeants ouest-africains ont décidé pour le financement de ne pas s’en remettre uniquement aux contributions volontaires qui ont déjà montré leurs limites, a-t-il dit sans plus de précisions.
Ils se sont aussi penchés sur la situation politique au Mali, au Burkina Faso et en Guinée. Les trois pays sont suspendus des organes décisionnels de la Cédéao.