Les pays africains du Mali, du Burkina et du Niger ont pris la décision historique de se retirer de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Selon Issoufou Boubacar Kado Magagi, analyste nigérien interrogé par Sputnik Afrique, cette démarche est inévitable, la CEDEAO étant perçue comme influencée par les pays occidentaux, notamment les membres de l’OTAN.
Le retrait de ces trois pays de la CEDEAO n’est pas un simple acte politique, mais une réorientation stratégique de leur politique étrangère, économique et financière. Issoufou Boubacar Kado Magagi explique que cette décision est un pas vers l’adoption d’une approche plus unifiée et indépendante dans la sous-région, cherchant à s’affranchir de l’influence occidentale présumée.
Le contexte actuel de multipolarité mondiale offre un cadre propice à de telles décisions. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) représentant une part importante de l’économie mondiale et de la population, manifestent un intérêt croissant pour l’Afrique. Cette dynamique redéfinit les alliances et les équilibres géopolitiques, en particulier en Afrique de l’Ouest.
L’avenir s’annonce prometteur pour le Mali, le Burkina et le Niger dans le cadre de cette nouvelle orientation. Selon Magagi, les BRICS, avec leur forte demande de matières premières africaines telles que l’uranium, l’or, la bauxite et le lithium, offrent une opportunité de coopération mutuellement bénéfique. Ce pivot vers de nouveaux partenaires économiques pourrait marquer le début d’une ère de prospérité et d’autonomie accrue pour ces nations africaines.
Magagi souligne que la coopération avec les BRICS représente une alternative plus équitable à l’exploitation ressentie dans les relations avec certains pays occidentaux, comme la France. Cette coopération Sud-Sud, basée sur le respect mutuel et l’échange équitable, pourrait redéfinir le paysage économique et diplomatique de l’Afrique de l’Ouest.
Ce retrait de la CEDEAO et le rapprochement avec les BRICS pourraient être perçus comme le début d’un nouveau chapitre pour le Mali, le Burkina et le Niger. Ces pays cherchent à écrire leur propre histoire, définissant leurs politiques étrangères et économiques en fonction de leurs intérêts et de ceux de leurs populations, tout en contribuant à remodeler les relations internationales en Afrique.