Le texte, qui était défendu par le ministre de l’Économie numérique, a été voté par acclamation. Plusieurs personnalités de l’opposition n’ont pas pris part au vote. La Centrafrique devient ainsi le premier pays de la région à officiellement autoriser l’utilisation de la monnaie digitale.
Cette loi a pour objectif au delà de la création d’un cadre légal à la cryptomonnaie, la mise en place d’un environnement favorable du secteur financier, a défendu devant les députés le ministre de l’Économie numérique. L’envoi et la réception d’argent avec la République centrafricaine deviennent « très difficiles », a argumenté le ministre Gourna Zacko, soulignant également le cadre contraignant de la Banque centrale. La monnaie numérique comporte de nombreux avantages, a-t-il encore mis en avant, euros, dollars ou franc CFA, les transactions peuvent ainsi être faites avec des devises différentes.
« Fortes réserves »
Dans un courrier, les députés d’opposition Dologuélé, Ziguélé et Ngakola, membres de la commission ayant étudié le projet de loi se sont désolidarisés du rapport final. Ils ont exprimé de « fortes réserves ». Ils mettent en avant une opération qui favorisera, selon eux, « le blanchiment de l’argent sale, fera le lit de la fraude fiscale et de l’escroquerie ». Ils s’inquiètent également de l’impact d’une telle mesure sur les bailleurs. Un tel projet « ne peut susciter que de la suspicion » et risque de compromettre « les décaissements des grandes institutions », alertent-ils.
Sollicitées, les autorités centrafricaines n’ont pas souhaité donner plus de précisions.