Les autorités centrafricaines ont renouvelé leur demande de lever complètement l’embargo imposé sur les diamants du pays en 2013. Le ministre des Mines et de la Géologie, Rufin Benam Beltoungou, affirme que la situation sécuritaire s’est stabilisée, justifiant ainsi la levée de cette sanction. Une mission de 25 experts internationaux est en Centrafrique depuis le 9 septembre 2024 pour évaluer les progrès réalisés et leur rapport est attendu en novembre.
Cette mission d’experts du Processus de Kimberley est cruciale car elle analysera si les avancées en matière de sécurité et de traçabilité des diamants sont suffisantes pour justifier la levée complète de l’embargo. Les autorités locales estiment que le contexte actuel, marqué par un retour à la stabilité dans plusieurs régions, permettrait de reprendre les exportations de diamants sans risque de financer des conflits.
L’embargo avait été instauré en 2013 suite à une crise militaro-politique majeure en République centrafricaine. À l’époque, le pays faisait face à une situation de violence et d’instabilité qui avait poussé la communauté internationale à interdire l’exportation des diamants centrafricains. Cet embargo avait pour objectif d’empêcher que les diamants provenant de zones de conflit ne financent la guerre. Cependant, avec l’amélioration de la sécurité, une partie de ces sanctions avait été allégée en 2016 et 2018, autorisant l’exploitation dans certaines zones conformes.
Aujourd’hui, le gouvernement centrafricain espère que l’ensemble du territoire sera reconnu conforme et que l’embargo sera totalement levé. En 2020, une première demande de mission de suivi avait été formulée, mais elle n’avait pas été approuvée par le Processus de Kimberley. Ce n’est que lors de la plénière de mai 2024 que le feu vert a été donné pour la mission en cours.
Le ministre Rufin Benam Beltoungou a également souligné les efforts faits pour répondre aux exigences du Processus de Kimberley en matière de traçabilité des diamants. Selon lui, ces mesures garantissent désormais que les diamants extraits sont conformes aux normes internationales, et que les conditions pour une levée totale de l’embargo sont remplies.
La levée de cette sanction représenterait une avancée majeure pour l’économie centrafricaine. Les populations vivant dans les zones où l’exploitation du diamant est cruciale en bénéficieraient directement, offrant ainsi un potentiel de développement socioéconomique pour ces régions. La décision finale sera prise en novembre, après la soumission du rapport des experts internationaux.