Après sept mois d’incarcération entre l’Italie et la Belgique, la chanteuse malienne Rokia Traoré a été libérée mercredi 22 janvier, à l’issue d’une audience judiciaire à Bruxelles. Condamnée en 2023 à deux ans de prison pour « non-représentation d’enfant » dans le cadre d’un conflit sur la garde de sa fille, elle avait été arrêtée en juin dernier en Italie avant d’être transférée en Belgique en novembre.
Rokia Traoré, incarcérée à la prison de Haren, a vu sa libération actée grâce à un accord de médiation conclu avec son ancien compagnon, Jan Goossens. Ce dernier, résidant en Belgique, affirmait n’avoir pas revu leur fille de 9 ans, vivant au Mali, depuis plusieurs années. L’accord validé par la justice belge reste confidentiel mais prévoit que les deux parents puissent retrouver leur fille dans des conditions approuvées par le tribunal.
Le litige entre les deux parents remonte à plusieurs années. En 2018, l’absence de Rokia Traoré et de sa fille lors d’audiences judiciaires avait conduit à sa condamnation. Ce différend judiciaire s’inscrit dans un contexte où les tensions liées à la garde des enfants entre parents résidant dans des pays différents sont souvent exacerbées, notamment lorsque les enjeux culturels et juridiques se croisent.
Malgré sa libération, l’affaire n’est pas entièrement close. De nouvelles audiences sont prévues, notamment en juin, pour statuer sur la garde de l’enfant. Un second procès est également attendu pour rejuger la condamnation initiale de Rokia Traoré. Toutefois, selon les avocats des deux parties, il s’agirait principalement d’une audience « pour la forme », sans réel risque de nouvelle condamnation.
Ce conflit a lourdement impacté la carrière de Rokia Traoré, reconnue sur la scène internationale. Lors d’une audience publique en décembre, elle déclarait que cette affaire avait « détruit [sa] carrière ». Sa remise en liberté pourrait cependant marquer un tournant, lui permettant de reconstruire son image et de reprendre ses activités artistiques.
Si la chanteuse a retrouvé la liberté, elle devra néanmoins se présenter aux prochaines audiences. En attendant, elle n’est pas contrainte de résider en Belgique et pourrait rester en Europe, selon ses avocats. Cette affaire, qui mêle enjeux judiciaires et médiatiques, reste emblématique des défis auxquels font face les personnalités publiques confrontées à des conflits privés.