Le géant pétrolier nigérian NNPC Ltd a annoncé samedi la suspension immédiate des opérations de la Port Harcourt Refining Company (PHRC), invoquant un entretien programmé qui débute ce 24 mai 2025. Selon Femi Soneye, directeur de la communication du groupe, cette mesure temporaire vise à améliorer l’efficacité de la raffinerie et à garantir sa pérennité.
D’après le communiqué officiel, les travaux seront menés en collaboration avec des agences spécialisées, dont l’Autorité nigériane de régulation du pétrole en aval (NMDPRA), afin d’assurer la transparence et la précision technique. Le groupe pétrolier promet également de maintenir le public informé via ses canaux officiels et de prendre des dispositions pour limiter les perturbations durant cette période. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à accroître les capacités nationales de raffinage et à réduire la dépendance aux importations de carburant.
Cette suspension survient alors que la raffinerie de Port Harcourt fait face à de vives critiques depuis plusieurs années. Malgré des financements répétés et des engagements gouvernementaux, l’installation peine à atteindre une production régulière. Récemment, le directeur général de PHRC a été limogé suite à des enquêtes internes pointant des retards dans les projets de réhabilitation et des soupçons de mauvaise gestion des fonds. Ces difficultés persistantes nourrissent les doutes sur la viabilité à long terme du site.
Si la NNPC Ltd présente cet entretien comme un passage obligé pour redresser la situation, plusieurs analystes et observateurs de l’industrie pétrolière jugent que cela ne règle pas les problèmes structurels profonds. La dépendance du Nigeria aux importations de carburant reste un casse-tête, malgré les efforts de modernisation des infrastructures. L’incapacité de PHRC à fonctionner de manière optimale, même après des années de réformes et de budgets conséquents, pourrait compromettre les ambitions du pays en matière de souveraineté énergétique.
De nombreux acteurs du secteur énergétique expriment leur scepticisme face à cet arrêt technique. Un expert nigérian du raffinage confiait récemment à Jeune Afrique : « Tant que des réformes de fond ne seront pas entreprises, ces maintenances ponctuelles ne suffiront pas à transformer durablement la situation. » Cette fermeture, bien que présentée comme un simple entretien, relance les débats sur l’avenir de la filière pétrolière au Nigeria, en particulier dans un contexte où la demande énergétique nationale ne cesse de croître.