Tous les regards seront tournés ce 9 février 2024 vers les chefs d’Etats et de gouvernement de la Cemac qui tiennent ce jour par visioconférence une conférence extraordinaire dont l’ordre du jour porte notamment sur la désignation d’un nouveau gouverneur à la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Le gouverneur sortant Abbas Mahamat Tolli, étant arrivé en fin de mandat depuis le 6 février dernier.
Le nouveau gouverneur de l’institution sera un ressortissant de la République centrafricaine suivant le principe de rotation appliquée dans la zone. Et la République centrafricaine a porté son choix sur Sana Bangui Ivan, Directeur central des systèmes informatiques de la Beac, âgé de 49 ans, pour remplacer le tchadien Abbas Mahamat Tolli.
Cette conférence des chefs d’Etat qui est scrutée se tient dans contexte marqué par des tensions au sein de la BEAC. Ce, en raison d’un affrontement par courriers interposés entre le gouverneur sortant et le Camerounais Blaise Eugène Nsom, directeur général du contrôle général (DGCG) de cette banque centrale. En fait, ce dernier a dans un courrier du 6 février 2024 adressé au vice-gouverneur, au secrétaire général et au directeur général de l’exploitation de la Beac, annoncé la vacance au poste de gouverneur dès le 7 février étant donné que le mandat du gouverneur sortant était arrivé à expiration le 6 février 2024. « A cette date, monsieur Abbas Mahamat Tolli n’a plus de mandat et d’habilitation légale à être représentant du pays dont il est originaire au sein du gouvernement de la Beac. Il y a donc vacance du poste de gouverneur de la Beac, et ce, dès le 7 février 2024 au matin », écrit Blaise Eugène Nsom.
Suite à cette sortie, Abbas Mahamat Tolli n’a pas tardé avant de réagir. Dans une lettre adressée aux autres membres du gouvernement de la Beac, il a affirmé que Blaise Eugène Nsom n’avait pas qualité à désigner un intérimaire à son poste étant donné que « la nomination du gouverneur relève exclusivement de la compétence de la conférence des chefs d’État de la Cemac », avait-il affirmé. Il a par la même occasion annulé la décision de Blaise Eugène Nsom.
La conférence des chefs d’Etats de la zone de ce 9 février permettra certainement de mettre un terme à ce conflit.