La Finlande a pris la décision de demander son adhésion à l’Otan, ont annoncé le président et la Première ministre du pays nordique, une conséquence directe de l’invasion russe en Ukraine. Si la plupart des pays membres de l’Alliance se sont montrés favorables, la Turquie reste opposée, alors que toute nouvelle adhésion doit se faire par consensus.
« C’est un jour historique. Une nouvelle ère s’ouvre », a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö lors d’une conférence de presse. Le chef de l’État et un conseil gouvernemental « ont conjointement décidé que la Finlande allait demander à devenir membre de l’Otan », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.
Le président et la Première ministre finlandais avaient déjà annoncé leur intention, mais n’ont pu officialiser cette demande qu’après une réunion du conseil gouvernemental. Les deux responsables doivent encore saisir le Parlement d’un projet d’adhésion, qui sera soumis au vote des députés lundi 16 mai.
Avec le soutien acquis samedi 14 mai du parti social-démocrate de la Première ministre Sanna Marin, le vote devrait se traduire par un score fleuve parmi les 200 parlementaires finlandais. « Nous espérons que le Parlement confirmera la décision de candidature à l’Otan durant les prochains jours. Elle sera basée sur un mandat clair », a affirmé Mme Marin.
Bond historique du soutien à l’adhésion à l’Otan
En Finlande, la guerre en Ukraine s’est traduite par un bond historique du soutien à l’adhésion à l’Otan pour mieux se protéger de la Russie.
Selon les derniers sondages, la part des Finlandais voulant rejoindre l’alliance a dépassé les trois quarts, soit le triple du niveau d’avant la guerre en Ukraine.
La Russie est opposée car cela « limiterait fortement la présence russe » dans la Baltique
La Russie, elle, est fortement opposée à ce projet, partageant plus de 1 300 km de frontière avec le pays nordique. Ce dernier, historiquement neutre, a changé de position après l’invasion russe de l’Ukraine.
Samedi 14 mai, le président finlandais avait appelé son homologue russe Vladimir Poutine pour l’informer de la demande d’adhésion imminente de son pays, qui suscite des menaces de représailles de Moscou. Le président russe lui a signifié qu’adhérer à l’Otan « serait une erreur », jugeant qu’il « n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », selon le Kremlin.
L’entrée de la Finlande dans l’Otan serait « assurément » une menace pour la Russie, qui répliquerait par des mesures « militaro-technique » à une telle adhésion, a jugé Moscou jeudi 12.
Car l’entrée d’Helsinki au sein de l’alliance Atlantique est une révolution qui risque de bousculer les équilibres stratégiques dans le nord-est de l’Europe, pointe Amélie Zima chercheuse associée à l’Irsem : la mesure « limiterait fortement la présence russe » dans la Baltique.