Depuis l’entrée en vigueur de l’accord de partenariat économique entre l’Union européenne et le Cameroun le 4 août 2016, la France s’est imposée comme le principal bénéficiaire de cette entente. D’après les données, plus de 253 milliards de FCFA, sur un total de 1 060,1 milliards de marchandises importées en franchise de droits de douane, ont été acheminés depuis la France, ce qui représente environ 23% du total.
Cette préférence pour les produits français est d’autant plus notable en comparaison avec d’autres nations européennes. L’Espagne suit avec 19%, tandis que l’Allemagne, l’Italie et le Portugal se partagent le reste des importations avec des pourcentages respectifs de 12%, 9% et 6%. En termes de pertes fiscales pour le Cameroun, la France occupe également la tête de liste, responsable de 22% des 70,5 milliards FCFA perdus.
L’accord de partenariat économique (APE) visait à favoriser le commerce entre l’UE et le Cameroun en réduisant les barrières tarifaires. Les principaux produits ayant bénéficié de cette facilité incluent des machines, du clinker, des produits chimiques, des véhicules de transport de marchandises et des intrants pour l’industrie brassicole.
Sur les 1 021 importateurs ayant profité de l’APE, une majorité sont des moyennes entreprises. Cependant, ce sont les grandes entreprises qui ont le plus capitalisé sur ces avantages, captant 85,7% des gains fiscaux. Par ailleurs, la répartition géographique des importateurs montre une concentration dans la région du Littoral, reflétant probablement les dynamiques commerciales et économiques du pays.
L’impact de l’APE se ressent principalement dans des secteurs comme le commerce de gros et de détail, l’industrie des boissons, la fabrication de produits non métalliques, la papeterie et le secteur de la construction. Ces industries ont bénéficié de gains fiscaux significatifs, reflétant l’effet de l’accord sur divers secteurs de l’économie camerounaise.
L’APE a engendré une augmentation notable des importations en provenance de la France, avec des répercussions économiques importantes pour les entreprises camerounaises et l’économie nationale. Cette situation soulève des questions sur l’équilibre commercial et l’impact à long terme de l’accord sur le développement économique du Cameroun.