Le militant anti-colonialiste Kémi Séba a officiellement perdu sa nationalité française, selon un décret daté du 8 juillet et publié le 9 juillet dans le journal officiel français. Cette décision, prise sur avis conforme du Conseil d’État, fait suite à une procédure lancée en février dernier par le ministère de l’Intérieur. Sur le réseau social X, l’activiste a exprimé sa satisfaction face à cette mesure.
Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, est un fervent critique de la présence française en Afrique et est très apprécié par une partie des diasporas africaines à travers le monde. Ses actions et ses propos contre le néocolonialisme français ont souvent été perçus comme des menaces par les autorités françaises, notamment en raison de ses relations étroites avec la Russie et l’Iran ainsi que son soutien aux régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Depuis plusieurs années, Kémi Séba s’est fait connaître pour ses prises de position radicales contre le franc CFA et la politique française en Afrique. Il a organisé et participé à plusieurs manifestations en Afrique, ce qui lui a valu d’être interpellé, expulsé ou refoulé dans divers pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Guinée. En France, il a été accusé par le député Renaissance Thomas Gassilloud d’être un relais de la propagande russe et de servir des intérêts étrangers anti-français.
Cette décision de déchéance pourrait avoir des implications significatives sur la relation entre Kémi Séba et ses partisans, ainsi qu’avec les régimes qu’il soutient. Le militant, qui possède également la nationalité béninoise, pourrait voir son influence renforcée auprès de ceux qui partagent ses vues anti-françaises, considérant cette déchéance comme une validation de ses actions et de son discours.
En réponse à cette décision, Kémi Séba a brûlé son passeport français en public le 16 mars dernier, symbolisant ainsi sa rupture définitive avec la France. Sur ses réseaux sociaux, il s’est dit “libéré du fardeau de la nationalité française” et voit cette déchéance comme une reconnaissance de son combat contre la Françafrique.
Selon l’administration française, trois conditions devaient être réunies pour retirer la nationalité à Kémi Séba : il devait posséder une autre nationalité, se comporter comme un citoyen de cet État et avoir commis des actes contraires aux intérêts de la France. Ces conditions ont été jugées remplies, permettant ainsi à la France de prendre cette décision sans risque de le rendre apatride.