Au Burkina Faso, le coup d’État du 23 janvier a repoussé la possible extradition de François Compaoré. La Cour européenne des droits de l’homme qui a stoppé cette procédure en août dernier a en effet demandé aux autorités françaises et par ricochet aux nouveaux dirigeants du Burkina Faso de réitérer les garanties exigées pour permettre l’extradition du frère de l’ancien chef de l’État. La France a demandé et obtenu un délai, l’État a jusqu’à ce mardi 3 mai pour le faire.
La procédure actuelle est en fait une succession d’allers-retours de « mémoires » d’avocats.
L’État français a envoyé un premier document qui indique que toutes les garanties d’extradition sont respectées à la Cour européenne des droits de l’homme le 30 janvier, sept jours donc après le coup d’État du lieutenant-colonel Damiba. Fait que les avocats de François Compaoré, déjà très critiques sur les compétences de l’État du Faso dirigé par le président Kaboré à respecter les droits de leur client, ont pointé dans leur contre-mémoire remis à la CEDH le 17 mars.
Le 21, la cour a donc réitéré ses demandes auprès de l’État français qui a, dans la foulée, le 23 mars, via une lettre officielle envoyée à l’ambassade du Faso à Paris, demandé aux nouvelles autorités d’apporter ses fameuses garanties en indiquant que chacune d’elles devra « être fournie par une autorité habilitée à engager l’État burkinabè ».
Selon nos informations, dans un premier temps, les militaires au pouvoir n’ont pas donné suite. La France a donc demandé un report à la CEDH. Questionné, le ministère français des Affaires étrangères n’a pas commenté d’éventuelles relations avec les autorités à Ouagadougou mais confirmé par contre « que la France rendra le 3 mai un deuxième mémoire en réplique ».