Suspension des exportations alimentaires en Guinée : quel impact sur le marché local ?
Dans le but de préserver ses stocks alimentaires et de stabiliser les prix sur le marché local, les autorités de transition de Guinée ont pris une décision radicale : interdire les exportations de farine, céréales et légumes pour une période de six mois. Cette mesure, en vigueur depuis le 17 juillet, a été annoncée par le ministère guinéen du Commerce. Parmi les denrées interdites à l’exportation figurent le manioc, le maïs ainsi que les farines issues de ces cultures. La liste comprend également des produits tels que le riz, les oignons, les pommes de terre, les tomates, les piments, les aubergines et les patates douces, ainsi que d’autres légumes.
Pour assurer l’application stricte de cette mesure, les forces de l’ordre, les douanes et les services du ministère aux Postes frontaliers seront mobilisés. Il est à noter que ce n’est pas la première fois que de telles actions sont entreprises par les autorités de transition en Guinée. Déjà en début d’année, une interdiction de trois mois avait été mise en place concernant les légumes et les farines de manioc et de maïs. Par la suite, au mois de mars, une mesure similaire avait été adoptée pour suspendre les exportations de poisson pendant un mois.
Ces mesures temporaires visent à réguler le marché local et à éviter des pénuries alimentaires qui pourraient impacter la population. En 2022, la Guinée avait enregistré un taux d’inflation de 10,5%, en baisse par rapport à l’année précédente où cet indicateur était de 12,6%, selon les données de la Banque mondiale. Malgré ces efforts, les autorités restent vigilantes face aux défis économiques auxquels le pays est confronté.
Cette nouvelle décision d’interdire les exportations alimentaires pour six mois suscite des interrogations quant à son impact sur les marchés internationaux et sur les relations commerciales de la Guinée avec ses partenaires. Alors que le pays cherche à renforcer sa sécurité alimentaire et à stabiliser son économie, il est essentiel de suivre de près l’évolution de la situation sur le terrain. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer l’efficacité de cette mesure et son influence sur la vie quotidienne des Guinéens.