La Mauricienne Kimberley Le Court-Pienaar a franchi mercredi 30 juillet 2025 un cap historique en devenant la première Africaine à remporter une étape du Tour de France féminin. Cette victoire lors de la 5e étape lui a permis d’endosser le maillot jaune de leader, qu’elle a conservé jeudi lors de la 6e étape en creusant même l’écart au classement général. Un exploit qui place Maurice sous les projecteurs du cyclisme mondial.
La victoire de Le Court-Pienaar n’est pas le fruit du hasard. À 29 ans, la cycliste mauricienne avait déjà marqué les esprits en avril dernier en remportant Liège-Bastogne-Liège, devenant là aussi la première Africaine à s’imposer sur ce monument du cyclisme. Sa gestion tactique lors de la 6e étape, où elle a terminé troisième tout en gagnant six secondes de bonification et des points en montagne, témoigne d’une maturité sportive remarquable. Selon son ancienne coéquipière Raphaëlle Lamusse, sa force dans les cols constitue un atout majeur pour la suite de l’épreuve.
Kimberley Le Court-Pienaar s’est révélée dès l’âge de 12 ans à Maurice, dominant déjà les compétitions de VTT toutes catégories confondues. Cette précocité lui a permis de s’imposer comme une référence mondiale du VTT avant de réussir sa transition vers le cyclisme sur route. Pour Michel Mayer, président de la Fédération mauricienne de cyclisme, cette ascension vers le maillot jaune n’est “pas vraiment une surprise”, tant la cycliste a démontré son niveau exceptionnel ces dernières années.
Avec un avantage consolidé au classement général, Le Court-Pienaar peut désormais nourrir des ambitions légitimes pour la victoire finale. Sa capacité à gérer les étapes de montagne, démontrée lors de la 6e étape, constitue un atout précieux dans la perspective des étapes à venir. Toutefois, comme le souligne Raphaëlle Lamusse, “le Tour est encore long”, et la Mauricienne devra maintenir son niveau sur l’ensemble de l’épreuve.
Le succès de Kimberley Le Court-Pienaar transcende le simple exploit sportif pour devenir un symbole de fierté nationale. Michel Mayer reconnaît que cette performance “fait vibrer” l’île Maurice, où le nom de la cycliste résonne depuis des années grâce à ses nombreuses victoires locales et internationales. Cependant, c’est seulement maintenant que le grand public mauricien mesure pleinement la stature internationale de leur championne.
Au-delà de Maurice, la performance de Le Court-Pienaar ouvre de nouvelles perspectives pour le cyclisme africain. En brisant le plafond de verre sur les plus prestigieuses épreuves mondiales, elle démontre que le continent peut rivaliser au plus haut niveau du cyclisme féminin. Son parcours, de jeune prodige du VTT mauricien à leader du Tour de France, illustre parfaitement les possibilités offertes par une approche méthodique du développement sportif.