Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), la méthode Kangourou est considérée comme idéale pour soutenir le développement des enfants nés prématurément. Cette affirmation a été particulièrement mise en avant lors de la journée mondiale de la prématurité, le 17 novembre.
La méthode Kangourou se définit par un contact cutané étroit et prolongé entre le bébé nu et le ventre nu d’un adulte, souvent un parent. Agathe Christelle Dongmo, sage-femme à l’hôpital catholique de la cité SIC à Douala, Cameroun, souligne que cette pratique vise à simuler la chaleur du sein maternel, essentielle pour achever le processus de maturation des nouveau-nés prématurés.
La prématurité, définie par l’OMS comme une naissance avant terme, est une préoccupation majeure en néonatologie. Au Cameroun, par exemple, la prématurité est une cause majeure de décès néonatals, avec un taux de mortalité de 28 décès sur 1000 naissances vivantes. Les facteurs contributifs incluent le manque de suivi des grossesses, diverses conditions de santé maternelle, et un déficit significatif de couveuses dans les hôpitaux.
Berlyse Halmata Ngum de l’UNICEF Cameroun souligne les nombreux avantages de la méthode Kangourou, notamment sa gratuité, sa praticabilité même dans des régions sans équipements médicaux adéquats, et son efficacité à réduire le stress, les infections, et la mortalité chez les nourrissons. Ce contact prolongé favorise aussi l’allaitement et le gain de poids.
Des cas comme celui de Sandrine Fosto Djebet, dont la fille prématurée a survécu grâce à cette méthode en l’absence de couveuse disponible, illustrent l’importance vitale de cette pratique. Cependant, des défis demeurent, tels que l’instabilité de la fourniture d’énergie électrique affectant l’utilisation des couveuses, soulignant l’urgence de solutions alternatives et locales.
Serge-Armel Njidjou, promoteur d’une start-up produisant des couveuses solaires, met en avant la nécessité d’innover localement pour pallier les insuffisances du système de santé actuel. Parallèlement, les professionnels de la santé insistent sur l’importance de la prévention, notamment par un suivi adéquat de la grossesse et une nutrition équilibrée pour la mère, afin de réduire le taux de prématurité.