La République Démocratique du Congo (RDC) manifeste son opposition ferme à l’initiative de l’Union européenne (UE) visant à allouer une aide financière supplémentaire au Rwanda pour ses opérations militaires contre les groupes jihadistes au Mozambique. Cette résistance de la RDC s’inscrit dans un contexte de tensions accrues, attribuées à la responsabilité présumée du Rwanda dans le soutien au mouvement rebelle M23 et à une politique européenne jugée trop indulgente envers Kigali.
L’UE envisage de libérer des fonds additionnels pour épauler l’armée rwandaise dans sa lutte contre les forces d’Ansar Al-Sunna au Cabo Delgado, au nord du Mozambique, dans le cadre du mécanisme de Facilité européenne pour la paix. Pour Kinshasa, cette aide constituerait une violation directe de ses intérêts, soulignant l’implication présumée du Rwanda dans le conflit au Nord-Kivu et percevant cette démarche comme une forme de soutien européen à son rival régional.
La querelle actuelle puise ses origines dans des accusations de longue date de la RDC contre le Rwanda, notamment le pillage des ressources naturelles congolaises et le soutien à des groupes armés dans la région du Nord-Kivu. L’accord de coopération récemment signé entre l’UE et le Rwanda concernant les minerais critiques n’a fait qu’exacerber ces tensions, mettant en lumière les divergences profondes entre Kinshasa et ses partenaires européens sur la question de la sécurité régionale.
Alors que l’UE défend son initiative comme une contribution à la stabilisation du nord du Mozambique, la décision de financer davantage les opérations militaires rwandaises continue de diviser les États membres et suscite des critiques de la part des organisations de droits de l’homme. La demande de transparence et de vérification rigoureuse de l’utilisation des fonds alloués par l’Europe s’intensifie, soulignant les enjeux éthiques et stratégiques de cette aide dans une région marquée par des conflits complexes et des accusations de violations des droits de l’homme.