Calin Georgescu, un candidat d’extrême droite qui soutient la Russie, est arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Roumanie. Sa possible victoire inquiète l’Otan, car la Roumanie joue un rôle stratégique dans l’Alliance. En tant que membre important de l’Otan avec plusieurs bases militaires, la Roumanie est au centre de nouvelles questions sur son avenir au sein de l’Alliance.
Calin Georgescu est connu pour son scepticisme envers l’Otan et critique la présence des bases militaires sur le sol roumain. Il s’en prend particulièrement à la base de Deveselu, qui abrite le système de défense antimissile Aegis Ashore. Selon lui, cette base est un signe d’hostilité plutôt qu’une réelle garantie de sécurité. Si Georgescu et son camp remportent les élections présidentielles et législatives, l’avenir de cette base et la coopération avec les autres pays de l’Otan pourraient être remis en cause.
Depuis qu’elle a rejoint l’Otan en 2004, la Roumanie a été un partenaire stratégique pour l’Alliance. Avec sa frontière commune avec l’Ukraine et son emplacement sur le flanc est de l’Europe, la Roumanie a joué un rôle crucial, surtout depuis le début de la guerre en Ukraine. Le pays a augmenté considérablement son budget de la défense pour répondre aux menaces russes et a renforcé ses relations militaires avec la France et d’autres partenaires de l’Otan.
Si Calin Georgescu gagne, cela ne signifierait pas forcément un retrait immédiat de l’Otan, mais cela pourrait créer des tensions à l’intérieur de l’Alliance. La Roumanie pourrait rejoindre un groupe de pays qui critiquent de plus en plus le soutien continu à l’Ukraine. Si les relations avec les États-Unis se détériorent, il est possible que des compromis soient discutés, y compris sur la base de Deveselu.
Un changement de la politique étrangère de la Roumanie sous un gouvernement pro-russe provoquerait sûrement des réactions parmi ses alliés. La nouvelle position de Bucarest pourrait influencer d’autres pays d’Europe centrale, comme la Hongrie ou la Slovaquie, qui ont déjà montré une certaine réticence à soutenir pleinement l’Ukraine. Ce changement pourrait rendre plus difficile la coordination au sein de l’Union européenne et de l’Otan, où les décisions nécessitent souvent l’accord de tous les membres.
Malgré les critiques de la coopération militaire, la Roumanie a été un allié actif de l’Ukraine depuis le début du conflit, facilitant le passage des réfugiés et aidant à l’exportation des produits ukrainiens. Cependant, un changement de politique sous un dirigeant pro-russe pourrait bouleverser l’équilibre régional et affaiblir la position de l’Europe face à la Russie. L’issue des prochaines élections sera donc cruciale pour l’avenir de la Roumanie au sein de l’Otan.