La Somalie a pris la décision radicale d’expulser l’ambassadeur d’Éthiopie du pays, tout en ordonnant la fermeture de deux consulats éthiopiens sur son territoire. Cette mesure, annoncée le jeudi 4 avril, fait suite aux accusations de Mogadiscio envers Addis-Abeba d’ingérence dans ses affaires internes, marquant un tournant significatif dans les relations entre les deux nations voisines.
Le cœur de l’accusation somalienne repose sur la réception par le ministère éthiopien des Affaires étrangères d’une délégation du Puntland, une région somalienne autonome, qui a récemment exprimé son rejet des institutions de l’État fédéral somalien. Cette rencontre, selon le gouvernement somalien, constitue une interférence directe d’Éthiopie dans les affaires somaliennes, justifiant ainsi les mesures prises à l’encontre de l’ambassadeur et des consulats éthiopiens.
Les relations entre la Somalie et l’Éthiopie, historiquement marquées par des périodes de tension, se sont détériorées depuis le début de l’année. L’escalade a été particulièrement notable après la signature d’un protocole d’accord entre l’Éthiopie et le Somaliland, une région somalienne proclamant son indépendance depuis 1991. Cet accord, prévoyant l’octroi d’un accès à la mer pour l’Éthiopie en échange de la reconnaissance de l’indépendance du Somaliland, a exacerbé les tensions.
Cette situation soulève des interrogations sur l’avenir des relations diplomatiques entre les deux pays et sur l’impact régional de cette expulsion. La décision de la Somalie pourrait entraîner des répercussions sur la stabilité politique et sécuritaire dans la Corne de l’Afrique, une région déjà fragilisée par divers conflits.