Lors d’une réunion tenue à Bamako, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont défini une approche commune pour les échanges avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). L’objectif est d’entamer des discussions “dans un esprit constructif”, selon les termes utilisés dans le communiqué final. Cette initiative vise à renforcer la coopération au sein de l’Alliance des États sahélo-sahariens (AES), tout en s’inscrivant dans une démarche conforme à la vision panafricaniste.
Les discussions entre les trois pays ont permis de poser les bases de futures négociations avec la CEDEAO. Un des aspects majeurs de cet accord est la volonté de promouvoir une coopération diplomatique renforcée, malgré les défis politiques actuels. Les ministres ont souligné les progrès réalisés par les Forces de défense et de sécurité dans leur lutte contre le terrorisme, une priorité pour les trois nations confrontées à des groupes armés terroristes. Ils ont également réaffirmé leur engagement en faveur d’une intégration régionale plus solide et de la libre circulation des personnes et des biens au sein de l’AES.
La réunion à Bamako s’inscrit dans un contexte régional tendu, marqué par des défis sécuritaires croissants dans le Sahel. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, tous trois confrontés à des menaces terroristes de plus en plus pressantes, cherchent à renforcer leur coopération pour lutter contre ces groupes. Parallèlement, la CEDEAO, qui regroupe 15 États d’Afrique de l’Ouest, se trouve elle-même face à des tensions internes, notamment en raison des coups d’État successifs dans la région et des divergences de vues sur la gestion de ces crises politiques.
Cette initiative marque un tournant dans la relation entre l’AES et la CEDEAO. À court terme, les trois pays espèrent voir leur position consolidée face aux autres membres de la CEDEAO, avec l’ambition de promouvoir des solutions régionales aux crises sécuritaires et politiques qui secouent la région. La volonté de maintenir des relations de coopération avec les autres États de la CEDEAO, tout en renforçant leur propre intégration sous-régionale, pourrait se traduire par de nouvelles initiatives diplomatiques.
Un autre axe central de cette rencontre réside dans la réaffirmation de la volonté de faciliter la libre circulation des personnes et des biens au sein de l’AES. Cette mesure vise à stimuler les échanges commerciaux et à renforcer les liens socio-économiques entre les pays membres. Une telle politique pourrait avoir un impact considérable sur l’amélioration de la stabilité économique, notamment en facilitant l’accès aux marchés et en réduisant les obstacles à la mobilité des populations, malgré les défis sécuritaires persistants.
L’adoption de cette approche commune est perçue comme un pas important vers une plus grande unité politique dans la région sahélo-saharienne. Selon plusieurs analystes, cette démarche pourrait également influencer la position de la CEDEAO, en offrant une alternative forte et cohérente face aux pressions extérieures. Toutefois, des interrogations demeurent sur l’efficacité réelle de ces initiatives, tant sur le plan diplomatique que sécuritaire, dans un environnement où les défis sont multiples et complexes.