L’Union africaine a officiellement classé le café comme culture stratégique sur le continent africain. Cette décision, prise lors du 37e sommet à Addis Abeba, vient confirmer les engagements pris quelques mois auparavant par le G25 à Kampala. Ce tournant historique place désormais le café au centre des préoccupations économiques et sociales de l’Afrique.
Cette nouvelle classification a pour objectif de réorienter l’industrie du café vers plus de valeur ajoutée, encourageant ainsi l’innovation et la recherche de nouveaux produits. En outre, elle vise à combattre les inégalités frappantes dans la répartition des revenus du secteur, qui s’élèvent à plus de 495 milliards de dollars à l’échelle mondiale, l’Afrique ne captant que 0,6% de cette manne. L’Union africaine met également en avant la promotion du libre commerce, notamment à travers la Zone de libre-échange continentale africaine, pour dynamiser le marché du café.
Cette décision s’inscrit dans un contexte où l’Éthiopie et l’Ouganda, respectivement premier et deuxième producteurs de café en Afrique, ont joué un rôle déterminant. Ces nations ont longtemps milité pour que le café soit reconnu comme une ressource stratégique, capable de transformer économiquement le continent. Le Président ougandais Yoweri Museveni, en particulier, a été un fervent défenseur de cette cause, soulignant le potentiel du café à générer une croissance inclusive.
L’avenir du café en Afrique semble désormais s’inscrire sous le signe de la prospérité et de l’équité. L’accent mis sur la valeur ajoutée et l’innovation ouvre de nouvelles voies pour les producteurs africains, leur permettant de se démarquer sur le marché mondial. En outre, cette stratégie pourrait contribuer à réduire les inégalités et à favoriser une redistribution plus équitable des richesses générées par cette industrie.
En reconnaissant le café comme culture stratégique, l’Afrique se dote d’un levier puissant pour son développement économique et social. L’engagement envers la recherche, l’innovation, et la promotion du libre-échange à travers la Zone de libre-échange continentale africaine, devrait stimuler l’ensemble du secteur, offrant ainsi de nouvelles opportunités aux producteurs et aux entrepreneurs africains.
L’impact de cette décision pourrait s’étendre bien au-delà des frontières du continent, redéfinissant les relations commerciales internationales autour du café. L’Ouganda, désireux d’augmenter ses exportations vers la Russie, illustre parfaitement cette ambition africaine de jouer un rôle prépondérant sur l’échiquier mondial du café. L’avenir nous dira comment cette stratégie se traduira concrètement, tant pour l’Afrique que pour le reste du monde.