Lors de la clôture de la Semaine de l’Association des raffineurs et distributeurs africains (ARDA), des experts ont souligné que pour réaliser la “Vision Afrique d’abord”, il est impératif que le continent exploite pleinement ses ressources pétrolières et gazières. Les acteurs du secteur, réunis au Cap, ont insisté sur la nécessité d’augmenter les investissements dans les infrastructures en aval et de réformer les politiques pour favoriser le développement économique en Afrique.
Dans ce contexte, les experts ont fait valoir qu’il est crucial pour l’Afrique de renforcer l’utilisation de solutions financières africaines pour combler son déficit en infrastructures, estimé à 15,7 milliards de dollars. Ces financements pourraient permettre à l’Afrique d’optimiser la production, la transformation et la distribution de ses ressources énergétiques, contribuant ainsi à réduire la précarité énergétique, avec pour objectif l’éradication de ce fléau d’ici 2030.
Le président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie, NJ Ayuk, a proposé une approche concrète pour financer les projets énergétiques du continent. Il a suggéré d’exploiter les 400 milliards de dollars disponibles dans les fonds de pension africains pour soutenir les projets pétroliers et gaziers. Ces financements seraient essentiels pour construire des infrastructures stratégiques telles que des pipelines, des raffineries et des centrales électriques, tout en favorisant le commerce énergétique intra-africain.
L’Afrique, selon les experts, doit également se tourner vers des solutions afro-centriques pour assurer son développement. Anibor Kragha, Secrétaire exécutif de l’ARDA, a souligné qu’il est crucial que le continent mette en place son propre plan de financement du développement, afin d’éviter d’être influencé par des facteurs extérieurs. Selon lui, l’option la plus viable serait d’utiliser les ressources internes pour financer les projets et garantir la sécurité énergétique de la population.
La Semaine ARDA, qui a eu lieu du 7 au 11 avril 2025 sous le thème “L’Afrique d’abord : assurer notre avenir énergétique”, a abordé plusieurs thèmes cruciaux, tels que l’impact des tendances du marché mondial, les évolutions du secteur pétrolier en Afrique, ainsi que les carburants de transition. Cet événement a mis en lumière l’urgence de trouver des solutions durables pour répondre à la demande énergétique croissante sur le continent tout en réduisant les émissions de carbone, notamment avec le GPL comme alternative pour la cuisson propre.
L’un des messages clés de la Semaine ARDA est que l’Afrique doit désormais jouer un rôle moteur dans sa propre évolution. Les gouvernements, les raffineurs et les distributeurs africains doivent unir leurs forces pour garantir la sécurité énergétique de 600 millions de personnes actuellement en situation de précarité. Cette prise de responsabilité collective pourrait marquer un tournant décisif pour le développement durable de l’Afrique.