L’Afrique du Sud est inquiète depuis que la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt international contre Vladimir Poutine. Car Pretoria, proche de Moscou et qui refuse de condamner la guerre en Ukraine, compte accueillir inviter le président russe lors du sommet des Brics fin août, mais s’il venait à mettre les pieds en Afrique du Sud, les autorités auraient pour obligation de l’arrêter : le pays est signataire du statut de Rome.
Une chose est sûre : il est improbable que l’Afrique du Sud passe les menottes au président russe Vladimir Poutine. Alors Pretoria cherche la parade et mène des consultations pour trouver une solution face au sommet des Brics, regroupant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du sud. La ministre des Affaires étrangères dit attendre un avis juridique actualisé sur la question, qu’elle a reconnu être « évidemment un sujet de préoccupation ».
Ce ne toutefois serait pas la première fois que l’Afrique du Sud bafoue son adhésion au statut de Rome. En 2015, Pretoria n’avait pas arrêté l’ancien président soudanais Omar el-Béchir. L’Afrique du Sud a même envisagé de quitter la Cour Pénale internationale en 2016.
L’Alliance démocratique, premier parti d’opposition et soutien du peuple ukrainien, appelle le président Cyril Ramaphosa à simplement empêcher la venue de Vladimir Poutine. À l’opposée, le parti radical des Combattants pour la liberté économique se dit prêt à accueillir Poutine les bras ouverts, « nous connaissons nos amis, nous connaissons qu’ils nous ont libérés », a déclaré le leader du parti Julius Malema.
Les liens entre l’Afrique du Sud et la Russie remontent à l’époque de l’apartheid, lors de laquelle le Kremlin avait apporté son soutien au Congrès national africain (ANC) dans la lutte contre le régime raciste.
L’ANC, le parti au pouvoir, ne se prononce pas et préfère laisser à son gouvernement le soin de mettre les choses au clair : il a cinq mois pour trouver une solution.