Dans un contexte de mobilité en constante évolution, la ville de Lagos, au Nigeria, a récemment marqué un tournant significatif en inaugurant la Blue Line, sa toute première ligne de métro aérien. Après des décennies d’attente et de retards, ce train entièrement électrifié offre une lueur d’espoir pour les habitants de la mégalopole, célèbre pour ses embouteillages et son urbanisme chaotique.
La Blue Line, qui enjambe la lagune de Lagos, confère à la ville une allure futuriste longtemps espérée. Les travaux, initiés il y a près de 40 ans, ont finalement débuté en 2011, prenant du retard en cours de route. Cependant, le 4 septembre dernier, le premier tronçon du métro a été ouvert au public. Les premiers voyageurs, comme Fatiu Bulala Opeyemi, jeune créateur de contenu, ont été impressionnés par le confort du métro par rapport aux bus municipaux habituels, décrivant une expérience similaire à celle de Londres ou des États-Unis.
À terme, deux lignes de métro aérien connecteront les différents quartiers d’activités de Lagos, y compris les marchés, le quartier des affaires et même l’aéroport. Cependant, seuls huit arrêts sont actuellement en service sur la Blue Line, qui en comptera treize au total. Une prouesse notable réside dans la transition de la locomotive vers une alimentation entièrement électrique, en dépit des défis liés au réseau électrique défaillant du pays.
Timi Soleye, chef de projet pour Lamp Turnkey, en charge de l’alimentation en électricité du train, explique : « Nous avons mis en place des infrastructures dédiées, reliant la ligne bleue au réseau national d’électricité de deux manières. De plus, nous avons construit une centrale électrique indépendante produisant 8 mégawatts d’électricité, garantissant ainsi un approvisionnement continu en cas de défaillance du réseau national. »
Cependant, malgré une affluence significative aux heures de pointe, de nombreux habitants de Lagos restent méfiants à l’égard de ce nouveau mode de transport. Joseph Akinpelu, ingénieur auprès de l’autorité des transports de Lagos, note que la fréquentation actuelle est bien en deçà des projections, en grande partie en raison de préoccupations liées à la sécurité. Il souligne l’importance de sensibiliser la population à la sûreté de ce nouveau moyen de déplacement.
Le train bleu, qui effectue actuellement 54 voyages quotidiens, devrait augmenter sa fréquence à 74 voyages par jour d’ici la fin du mois de novembre, dans l’espoir de conquérir la confiance des usagers.