L’Algérie ambitionne de faire de l’intelligence artificielle (IA) un pilier stratégique de son économie, avec pour objectif de générer 7% de son PIB d’ici 2027. L’annonce, faite par le ministre de la Poste et des Télécommunications, marque un tournant dans les efforts du gouvernement pour transformer le pays en leader mondial de l’IA. Cette initiative s’inscrit dans une politique de diversification économique visant à réduire la dépendance de l’Algérie aux hydrocarbures, tout en capitalisant sur les avancées technologiques.
Le gouvernement algérien met en place plusieurs mesures concrètes pour soutenir l’essor de l’IA. Ces efforts incluent des investissements dans l’enseignement supérieur, visant à renforcer les formations en IA, robotique et mathématiques. Parallèlement, le pays œuvre à l’amélioration de ses infrastructures numériques, en particulier dans les zones enclavées, pour garantir une couverture internet étendue et fiable. L’un des projets phares est la création de centres de données performants et d’architectures cloud spécialement conçus pour optimiser l’utilisation de l’IA dans divers secteurs clés.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte où l’Algérie cherche activement à diversifier son économie, traditionnellement centrée sur l’exploitation des hydrocarbures. Face à la volatilité des prix du pétrole et du gaz, la transition numérique devient une priorité pour le gouvernement. Dans cette optique, l’IA est perçue non seulement comme un levier pour l’innovation, mais aussi comme un moyen de renforcer la compétitivité du pays dans un monde de plus en plus connecté et technologique. Le choix d’Oran pour l’implantation du premier centre de calcul haute performance est symbolique, marquant le début d’une nouvelle ère numérique pour le pays.
Le projet algérien de faire de l’IA un moteur de croissance économique d’ici 2027 repose sur des investissements à long terme et une volonté politique forte. L’Algérie prévoit ainsi de développer des applications dans des domaines aussi variés que la santé, l’industrie, la cybersécurité et les “smart cities”. L’introduction de ces technologies pourrait profondément transformer le paysage économique et social, notamment en créant de nouveaux emplois, en améliorant l’efficacité des services publics et en renforçant la sécurité nationale à travers la cybersécurité.
Le développement de l’IA en Algérie ne se limite pas à un objectif économique : il vise également à transformer profondément les secteurs clés du pays. Par exemple, dans le domaine de la santé, l’IA pourrait révolutionner les pratiques médicales en offrant des outils d’analyse avancée des données et des diagnostics plus précis. Dans le secteur industriel, l’optimisation des processus grâce à l’automatisation pourrait permettre d’améliorer la compétitivité des entreprises algériennes à l’échelle mondiale. Les smart cities, quant à elles, pourraient offrir aux citoyens des services plus efficaces, tout en contribuant à une gestion plus durable des ressources urbaines.
Malgré la solidité de la vision, la mise en œuvre de ce projet ambitieux n’est pas sans défis. L’Algérie devra relever des obstacles liés à la formation de talents locaux, à la sécurisation des investissements dans un environnement parfois perçu comme peu favorable, et à la mise en place d’une gouvernance technologique adaptée. Le succès de cette transition numérique dépendra également de la capacité du pays à attirer des partenaires internationaux et à bénéficier de l’expertise des leaders mondiaux de l’IA.