Lundi 26 août, lors de la commémoration du 75e anniversaire des Conventions de Genève, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, Amar Bendjama, a lancé un appel ferme pour mettre fin aux violations commises par les armées privées employées par certains pays. Cette déclaration fait suite aux frappes de drones qui ont causé la mort de 21 civils maliens près de la frontière algérienne à Tinzaouatène.
Amar Bendjama a vivement critiqué l’absence de coordination avec l’Algérie avant que l’armée malienne n’effectue ces frappes de drones. Ces actions ont non seulement entraîné des pertes humaines, mais ont également provoqué l’alerte de l’aviation militaire algérienne. En outre, des blessés maliens ont dû traverser la frontière pour recevoir des soins en Algérie, témoignant de la gravité de la situation.
Ces événements surviennent dans un contexte déjà tendu marqué par l’instabilité au Mali, principalement due aux conflits liés à l’autodétermination de l’Azawad. L’Algérie, préoccupée par les répercussions sur sa propre sécurité, a renforcé sa présence militaire le long de ses frontières avec le Mali, ainsi qu’avec la Libye et le Maroc.
L’Algérie s’inquiète particulièrement du recours de la junte malienne à une coalition informelle incluant des pays comme la Turquie, la Russie, les Émirats arabes unis et le Maroc, tous intéressés par l’influence au Sahel. Cette situation irrite profondément Alger, qui s’oppose fermement à toute ingérence étrangère en Afrique et à la présence de mercenaires.
Alger a toujours manifesté une opposition claire aux interventions étrangères, notamment en Libye, où elle est confrontée depuis 2016 à la présence du groupe Wagner. Cette hostilité est également visible dans les récentes déclarations du président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui critique vivement ces interventions.
Les déclarations d’Amar Bendjama et d’autres responsables algériens laissent entrevoir une possible escalade des tensions entre Alger et Bamako. Si aucune mesure concrète n’est prise pour apaiser la situation, cette crise pourrait avoir des répercussions majeures sur la stabilité de la région sahélienne et au-delà.