L’Algérie a exprimé sa “consternation” après le rappel de ses ambassadeurs par le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Ce geste de solidarité entre les trois pays sahéliens, sur fond de tensions croissantes, a conduit à une réaction ferme d’Alger. En réponse, l’Algérie a décidé de rappeler ses ambassadeurs pour consultation à Bamako et Niamey, tout en reportant la prise de fonction de son nouvel ambassadeur à Ouagadougou.
Le ministère des Affaires étrangères algérien a expliqué que cette décision faisait partie de la “réciprocité” nécessaire à la préservation de ses intérêts diplomatiques. Alger a notamment exprimé son regret face à l’alignement des gouvernements du Niger et du Burkina Faso sur les positions du Mali, notamment après un incident impliquant un drone malien. Ce geste souligne les tensions croissantes au sein de la région du Sahel, où les relations diplomatiques se complexifient.
Cette crise fait suite à un incident récent, où un drone malien a été impliqué dans un événement controversé. L’Algérie, traditionnellement un acteur clé de la diplomatie sahélienne, a exprimé son mécontentement vis-à-vis de ce qu’elle perçoit comme un alignement inconsidéré des trois pays sur les actions maliennes. Par ailleurs, le Mali a annoncé son retrait du Comité d’état-major conjoint, une coalition régionale luttant contre le terrorisme dans le Sahel, et a déposé une plainte devant les instances internationales, accusant des actes d’agression.
Cette crise diplomatique pourrait entraîner des répercussions sur la coopération régionale dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, une zone déjà fragilisée par les groupes extrémistes. Le retrait du Mali du Comité d’état-major conjoint remet en question l’efficacité de cette structure de sécurité, et la plainte déposée pourrait intensifier les tensions avec les partenaires internationaux, notamment ceux qui soutiennent l’Algérie. Le Mali, de son côté, pourrait chercher à renforcer ses alliances avec ses voisins, notamment dans un contexte où la stabilité régionale est en jeu.
Le Sahel est un terrain stratégique pour de nombreuses puissances internationales, dont la France et les États-Unis, qui y déploient des forces pour contrer l’expansion des groupes terroristes. L’Algérie, en tant que pays clé de la région, se trouve au cœur de ce jeu diplomatique. Les tensions actuelles risquent d’affecter non seulement les relations bilatérales, mais aussi la coopération multilatérale au sein des instances africaines et internationales. Les choix diplomatiques des différents acteurs influencent les trajectoires politiques et sécuritaires de cette région vulnérable.
Des experts et analystes pointent le risque d’une polarisation accrue au sein du Sahel, avec des pays comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso qui se rapprochent de certaines puissances tout en se distanciant de l’Algérie. Les réactions internationales sont partagées, certains pays appelant au dialogue et à la médiation, tandis que d’autres soutiennent le droit des pays concernés à défendre leurs intérêts nationaux. La situation demeure donc volatile, et les prochains développements seront suivis de près par la communauté internationale.