La Côte d’Ivoire risque de manquer de viande à cause de la crise au Sahel, notamment au Niger, au Burkina Faso, et au Mali. Ces pays, qui sont les principaux fournisseurs de bétail pour la Côte d’Ivoire, traversent des problèmes de sécurité qui rendent plus difficile l’envoi de bétail jusqu’à Abidjan. Cela entraîne des retards dans les circuits de livraison et complique la vie des commerçants locaux.
Environ 55 % de la viande consommée en Côte d’Ivoire provient des pays du Sahel. Avec la situation sécuritaire qui se dégrade, les convois de bétail ont besoin d’escortes et doivent éviter certaines routes habituelles en passant par le Bénin et le Togo, ce qui rallonge le temps de transport. Malgré ces difficultés, les prix de la viande n’ont pas beaucoup augmenté depuis 2022. Ils restent entre 2 800 et 3 000 FCFA le kilo, grâce aux mesures prises par le gouvernement pour limiter les hausses.
Cependant, cette stabilité des prix cache des problèmes plus profonds dans la filière bétail en Côte d’Ivoire. La crise au Sahel montre que ce secteur est trop dépendant des importations. Les éleveurs locaux rencontrent également des difficultés liées au manque d’espace pour leur bétail, en partie à cause de la crise de 2002. À cette époque, des terres utilisées pour le passage des troupeaux ont été transformées en plantations, sans qu’on recrée de nouveaux chemins pour les éleveurs.
Les défis restent importants pour la filière. Avec l’arrivée de réfugiés du Burkina Faso, souvent accompagnés de leurs troupeaux, la pression sur les ressources locales comme l’eau a augmenté. Cela provoque des conflits avec les agriculteurs et des vols de bétail. Ces tensions poussent certains éleveurs à partir vers d’autres pays comme la Sierra Leone et le Ghana pour trouver de meilleures conditions.
Pour répondre à ces défis, le ministère des Ressources animales de Côte d’Ivoire a lancé plusieurs programmes pour développer l’élevage local. Par exemple, il y a un projet pour cultiver 10 000 hectares de semences fourragères à Badikaha. L’objectif est de produire plus localement et de réduire la dépendance aux importations.
Malgré tous ces efforts, la situation de la filière viande reste fragile. Développer une production locale durable est plus important que jamais pour assurer la sécurité alimentaire et éviter de futurs problèmes d’approvisionnement sur le marché ivoirien.