Le diplomate Gildas Agonkan, en poste depuis août dernier, avait, le 1er février à Gaya, déclaré qu’il fallait « demander pardon au peuple nigérien » au nom de son pays. Ces remarques, perçues comme décalées par rapport aux orientations officielles de Cotonou, ont conduit le chef de la diplomatie, Olushegun Adjadi Bakari, à convoquer le diplomate pour des consultations à Cotonou, prévues le 13 février.
Cette décision intervient dans un climat de tensions exacerbées entre le Bénin et le Niger, accentué par la crise diplomatique survenue après le coup d’État contre l’ex-président nigérien Mohamed Bazoum en juillet 2023. La déclaration, prononcée lors d’une cérémonie de remise de diplômes destinée à de nouveaux médecins, dont figuraient des ressortissants béninois, est perçue comme une rupture avec le processus de normalisation entamé entre les deux pays.
Alors que l’avenir de Gildas Agonkan reste incertain, les spéculations vont de la possibilité d’un simple recadrage à celle d’un limogeage. L’affaire, qui a d’ores et déjà été évoquée lors du conseil des ministres, souligne l’importance stratégique que revêt ce dossier pour la politique extérieure bénino-nigérienne et laisse présager des répercussions sur la suite des relations bilatérales.
Des échanges téléphoniques ont eu lieu entre le diplomate et son ministre de tutelle, selon RFI, indiquant une volonté de dialogue en amont de l’entretien prévu à Cotonou. Ces démarches illustrent l’attention particulière portée par les autorités béninoises à la cohérence de leur discours institutionnel dans un contexte diplomatique déjà fragile.
L’incident met en lumière les défis auxquels sont confrontés les représentants diplomatiques en période de crise, où chaque déclaration publique est scrutée avec rigueur. Au-delà de l’avenir personnel de Gildas Agonkan, cette affaire rappelle que la précision et l’adhésion à la ligne politique officielle sont essentielles pour préserver l’équilibre des relations internationales.