Le Burundi traverse actuellement la pire pénurie d’essence de son histoire, affectant gravement l’économie et le quotidien des Burundais. Selon l’organisation Parcem, qui milite pour la bonne gouvernance, cette crise sans précédent paralyse le pays.
Depuis plus d’une année, le Burundi connaît des pénuries récurrentes de produits essentiels comme le sucre, la bière, et surtout, les produits pétroliers. Cette situation n’a cessé de s’aggraver, entraînant des fermetures prolongées des stations-services, des rues désertes aux heures de pointe et des files interminables de citoyens forcés de marcher de longues distances pour rentrer chez eux.
Cette crise s’inscrit dans un contexte économique déjà difficile. Le pays fait face à une mauvaise gouvernance, un effondrement des exportations de café, coton et autres minerais, une quasi-absence d’investissements étrangers et une diminution drastique des aides extérieures. Les exportations ne couvrent que 10 à 20 % des importations, ce qui aggrave encore la situation.
Les perspectives pour le Burundi sont préoccupantes si aucune mesure urgente n’est prise. Faustin Ndikumana, président de Parcem, avertit que le pays risque gros si des changements ne sont pas rapidement mis en œuvre. La situation actuelle pourrait entraîner une déstabilisation économique et sociale majeure.
Pour tenter de maîtriser cette crise, le gouvernement de Gitega a pris des mesures controversées, telles que l’interdiction de faire la queue avec sa voiture devant une station-service sans essence ou de circuler sans avoir suffisamment de carburant pour revenir. Ces décisions, accompagnées de fortes amendes, suscitent l’incompréhension et la colère des habitants de Bujumbura, déjà éprouvés par cette situation.
La vie quotidienne des Burundais est profondément affectée. Les habitants de Bujumbura, par exemple, ne peuvent même pas recourir aux motos, vélos et vélos-taxis, interdits dans la ville depuis deux ans. Cette crise d’essence, la plus grave de mémoire de Burundais, nécessite une réponse rapide et efficace pour éviter une catastrophe humanitaire et économique.