Canyon Resources, une société minière australienne, prévoit de démarrer les exportations de bauxite du Cameroun dès 2026, en mettant en production la mine Minim Martap. Ce projet, qui pourrait produire jusqu’à 6,4 millions de tonnes de bauxite de haute qualité par an sur une période de 20 ans, marque une étape significative pour le pays, qui s’apprête à rejoindre le cercle des producteurs mondiaux de ce minerai crucial.
Le projet Minim Martap a fait des progrès notables en 2024, avec l’obtention du permis minier et la signature d’une convention minière avec le gouvernement camerounais. Bien que les détails précis de la mise en œuvre de ce projet soient encore limités, Canyon Resources a évoqué une stratégie de développement en deux étapes, avec une étude de faisabilité définitive prévue pour le troisième trimestre 2025. Cette étude pourrait apporter des informations détaillées sur la planification des travaux et les étapes finales avant le début de la production.
Ce développement intervient dans un contexte favorable pour l’industrie de la bauxite, alors que la demande mondiale pour l’aluminium, produit à partir de la bauxite, connaît une forte croissance. La banque américaine Goldman Sachs a récemment anticipé une augmentation de 40 % de la demande pour ce métal d’ici 2030, ce qui souligne l’importance stratégique du projet Minim Martap pour le Cameroun. En rejoignant des pays producteurs de bauxite tels que la Guinée, le Ghana et la Sierra Leone, le Cameroun pourrait s’imposer comme un acteur clé sur le marché mondial.
Cependant, pour que le projet prenne forme, plusieurs défis restent à relever. Canyon Resources doit encore obtenir le financement nécessaire pour les travaux de construction, et les négociations relatives à l’accès aux infrastructures ferroviaires et portuaires doivent être finalisées avec Camrail et le port de Douala. Ces infrastructures seront cruciales pour l’exportation du minerai, notamment en ce qui concerne le transport ferroviaire vers le port de Douala, le principal port du pays.
L’exploitation de la mine Minim Martap devrait générer des revenus substantiels pour le Cameroun, notamment sous la forme de redevances minières. Selon la convention signée, le pays recevra 5 % de la valeur commerciale de la production, ainsi qu’une participation gratuite de 10 %. Ces contributions permettront d’améliorer les finances publiques et de renforcer l’économie nationale. À long terme, le projet pourrait devenir une source majeure de revenus pour le pays, tout en contribuant à son développement économique.
Le succès de Minim Martap pourrait également inciter d’autres investisseurs à s’intéresser au secteur minier camerounais, en particulier dans un contexte où la demande mondiale pour la bauxite est en plein essor. En consolidant sa position en tant que producteur de bauxite, le Cameroun pourrait jouer un rôle de plus en plus central dans la chaîne d’approvisionnement de l’aluminium, un métal stratégique pour les industries mondiales.