Le fonds Alterra, le plus grand fonds privé mondial pour lutter contre le changement climatique, a du mal à trouver des opportunités d’investissement en Afrique. Lors d’une discussion à la COP29, Majid Al Suwaidi, qui gère ce fonds, a expliqué que la plupart des projets présentés n’étaient pas assez attractifs pour les investisseurs, surtout dans les pays en développement et les marchés émergents, y compris en Afrique.
Le fonds Alterra a été créé par les Émirats arabes unis lors de la COP28. Son but est de mobiliser 250 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie pour soutenir la transition énergétique. Pourtant, malgré ces objectifs ambitieux, Alterra fait face à un problème : il manque de projets convaincants pour attirer ces investissements. Les principaux obstacles sont l’instabilité politique, des régulations imprévisibles, le manque d’infrastructures solides, et des risques élevés liés au financement mélangé public-privé.
Malgré son potentiel immense dans les énergies renouvelables – notamment solaire, éolienne et géothermique – l’Afrique attire moins de 2 % des investissements mondiaux dans ces secteurs. Plus de 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité sur le continent. Sans les capitaux nécessaires pour développer les infrastructures énergétiques, la dépendance aux combustibles fossiles reste forte, retardant la transition énergétique.
Majid Al Suwaidi a précisé que sur les 30 milliards de dollars que le fonds gère, seulement 6,5 milliards ont été engagés jusqu’à présent, et ces fonds sont gérés par des entreprises comme BlackRock et Brookfield Asset Management. Cependant, la majorité de cet argent n’a toujours pas été investi. Cela montre que les gouvernements africains ont du mal à offrir des garanties financières solides pour sécuriser les investisseurs privés.
Les investisseurs et les banques restent prudents face aux risques dans la région, ce qui empire les déficits énergétiques et les inégalités. Pour changer cette situation, il est nécessaire de réformer en profondeur les règlements. Des règles claires et prédictibles sont essentielles pour inspirer la confiance et attirer plus de capitaux vers les projets énergétiques verts. Il est également crucial que le secteur public et le secteur privé collaborent pour rendre ces projets plus attractifs.
Si aucune solution n’est trouvée, la transition énergétique pourrait exclure les pays les plus vulnérables, aggravant les inégalités et compromettant les efforts mondiaux pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. La situation actuelle souligne la nécessité d’une réforme du financement climatique mondial, en adaptant les solutions aux besoins de chaque région pour répondre aux défis uniques auxquels elles font face.