La préoccupation grandissante du pouvoir au Gabon face à l’essor de discours xénophobes
Le parti présidentiel PDG ainsi que le gouvernement gabonais expriment leur inquiétude face à la propagation de propos xénophobes émanant d’activistes et des réseaux sociaux. Alors que le pays se prépare pour l’élection présidentielle de cette année, les autorités appellent à la retenue et à la responsabilité de chacun.
Le PDG a observé une multiplication des discours xénophobes, en particulier à l’encontre des naturalisés, lors de la révision de la liste électorale. Le parti rappelle que les nouveaux citoyens peuvent s’inscrire, mais seuls les Gabonais de quatrième génération ont le droit de se présenter comme candidats. Le parti estime que cette stigmatisation est préoccupante, car elle peut engendrer des tensions et des actes violents, et il invite donc la population à faire preuve de modération.
Pour étayer leurs propos, certains évoquent la démission d’Ousmane Cissé, qui a eu lieu peu après son arrivée à la tête de la Société d’Énergie et d’Eau. Certains critiques contestaient le choix d’un Sénégalais pour diriger une des grandes entreprises nationales. D’autres font référence à la défense du président béninois naturalisé gabonais par le Conseil supérieur des affaires islamiques, suite à des attaques verbales à son encontre en juin dernier.
Jeudi, le porte-parole du gouvernement, Rodrigue Mboumba Bissawou, a également dénoncé les dérives verbales menaçant la cohésion sociale. Il a souligné que le Gabon est une “terre d’accueil” et a appelé à la préservation de l’harmonie entre les différents groupes ethniques et communautés.
Cependant, cet épisode est vivement critiqué par Paul-Marie Gondjout, un opposant politique, qui dénonce une manipulation et une communication maladroite de la part des autorités. Selon lui, le pouvoir ferait mieux de promouvoir la compréhension mutuelle au lieu d’attiser les divisions entre les Gabonais. Il souligne que les Gabonais ne sont pas xénophobes et cohabitent au quotidien avec des étrangers, rappelant que le pays a été construit grâce à des travailleurs venus d’autres régions, notamment le Transgabonais.