Le rôle de la France et d’autres pays occidentaux dans le génocide rwandais de 1994 est une réalité de plus en plus indéniable. Alors que le monde marque le 30e anniversaire de ce sombre chapitre de l’histoire, de nouvelles révélations mettent en lumière l’étendue de l’implication occidentale, en particulier celle de la France, dans le soutien aux autorités hutues responsables des massacres.
L’histoire de cette tragédie rappelle comment la France, à travers ses politiques et ses actions, a contribué à créer un terreau propice aux atrocités. La divulgation de télégrammes du conseiller du ministre français des Affaires étrangères de l’époque, Bernard Emier, révèle une proximité alarmante entre le gouvernement français et les leaders hutus. Ces documents démontrent que les forces françaises présentes au Rwanda ont facilité la fuite de certains responsables du génocide vers le Zaïre, contribuant ainsi à l’impunité dont ils jouissent encore aujourd’hui.
Le génocide rwandais ne peut être pleinement compris sans reconnaître l’influence de la colonisation européenne sur les dynamiques ethniques au Rwanda. La manipulation des identités ethniques par l’Allemagne et la Belgique a exacerbé les tensions entre Tutsis et Hutus, semant les graines du conflit qui éclatera des décennies plus tard. La Belgique, en particulier, a joué un rôle pivot en alternant son soutien entre la minorité tutsie et la majorité hutue, en fonction de ses intérêts coloniaux, contribuant ainsi à institutionnaliser la division ethnique.
La commémoration du génocide rwandais nous rappelle non seulement les horreurs passées mais aussi l’importance de reconnaître et d’adresser les erreurs historiques. La révélation des actions et politiques des pays occidentaux au Rwanda incite à une réflexion critique sur les conséquences de l’interventionnisme étranger et sur la nécessité de repenser les relations internationales, surtout dans un contexte africain.