Le Ghana a pris une décision historique qui marque un tournant pour la mobilité en Afrique. Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a annoncé lors du Dialogue sur la prospérité en Afrique, tenu du 25 au 27 janvier 2024, que d’ici la fin de l’année, le Ghana supprimera l’obligation de visa pour tous les voyageurs africains. Cette initiative s’inscrit dans une volonté de renforcer l’unité et la coopération sur le continent africain.
L’abolition des visas pour les Africains par le Ghana n’est pas un acte isolé mais une réponse aux aspirations de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Cette politique vise à faciliter la libre circulation des personnes, essentielle pour stimuler l’économie, créer des emplois et lutter contre la pauvreté. L’engagement du Ghana envers cette cause témoigne de sa volonté de jouer un rôle de premier plan dans l’intégration économique africaine.
Le Ghana n’est pas le premier pays africain à adopter une telle mesure. Des nations comme le Rwanda, le Bénin, la Gambie et les Seychelles appliquent déjà des politiques similaires. De plus, en octobre 2023, le Kenya avait annoncé une décision comparable. Ces initiatives montrent une tendance croissante à favoriser la mobilité intra-africaine, reflétant un changement de paradigme dans la gestion des frontières sur le continent.
Cette évolution vers l’exemption de visa pourrait transformer significativement les relations interafricaines. Elle favorise non seulement le tourisme et le commerce, mais aussi renforce les liens culturels et sociaux entre les pays africains. En outre, cette mesure est susceptible d’accélérer le processus d’intégration continentale prévu par la ZLECAf, en ouvrant de nouvelles voies pour une collaboration économique plus étroite.
Actuellement, selon l’Indice d’ouverture sur les visas en Afrique 2023, 42 pays africains offrent l’entrée sans visa aux ressortissants d’au moins cinq autres pays africains, tandis que 33 pays le font pour ceux d’au moins dix pays. . Cette situation témoigne de l’évolution positive vers une plus grande ouverture, même si des défis subsistants, comme l’indique le rapport de l’Union africaine et de la Banque africaine de développement.
Le rapport indique également que, pour 28% des projets de voyage intra-africains, aucun visa n’est nécessaire, un progrès notable par rapport aux années précédentes. Cependant, dans 46% des cas, les visas restent obligatoires, soulignant l’importance de poursuivre les efforts pour une libre circulation complète. L’initiative du Ghana pourrait donc servir de catalyseur pour d’autres nations africaines, conduisant à une Afrique où les frontières ne seront plus des obstacles au mouvement des personnes.