Le Ghana traverse la pire crise économique de ces dernières décennies, avec 40% d’inflation. Sa dette s’élève à 80% de son PIB et une première série de mesures de restructuration avait été annoncée, le 6 décembre, suivie d’un accord avec le FMI pour un programme de financement de 3 milliards de dollars. Mais ce lundi, le Ghana annonce la suspension du paiement d’une partie de sa dette extérieure.
Il s’agit de « mesures d’urgence supplémentaires », explique dans un communiqué le ministère des Finances. Les autorités précisent que les dettes extérieures concernées par la suspension de paiement sont les euro-obligations, les prêts commerciaux à terme et la majeure partie des dettes bilatérales.
Le Ghana précise cependant qu’il continuera à rembourser les dettes contractées, après le 19 décembre, la dette multilatérale ou encore certaines dettes spécifiquement liées à des projets à fort impact socio-économique dans le pays. L’objectif est d’empêcher une nouvelle détérioration de la situation économique, financière et sociale du pays. Les ressources financières, y compris les réserves internationales de la Banque du Ghana, sont limitées, alerte le ministère des Finances et doivent être « préservées à ce stade critique ».
« Une mesure d’urgence provisoire »
« Cette suspension est une mesure d’urgence provisoire dans l’attente d’accords futurs avec tous les créanciers concernés », indiquent encore les autorités du Ghana. Elles se disent prêtes à engager des discussions avec tous leurs créanciers pour un exercice de restructuration de la dette qu’elle souhaite « juste, transparent et complet » et annoncent une présentation prochaine aux investisseurs.