À la veille des élections cruciales au Gabon, le gouvernement a annoncé des mesures de sécurité inédites pour maintenir la stabilité du pays. Le ministre de la Communication, Rodrigue Mboumba Bissawou, a invoqué la menace potentielle de désinformation et d’incitation à la violence sur internet pour justifier la coupure d’internet à l’échelle nationale et l’imposition d’un couvre-feu nocturne.
Le ministre Bissawou a défendu la décision de couper l’accès à internet, soulignant son rôle potentiel dans la propagation de messages perturbateurs. Il a également fait valoir que le couvre-feu aiderait à prévenir tout acte de violence nocturne. Toutefois, ces mesures ont été critiquées pour leur impact potentiel sur les droits démocratiques et les libertés civiles, soulevant ainsi des questions sur l’équilibre entre la sécurité et la participation politique.
La journée des élections a été marquée par des retards et des problèmes logistiques à travers le pays. Des bureaux de vote ont ouvert en retard, provoquant l’exaspération des électeurs qui ont dû faire face à des files d’attente considérables. L’absence d’observateurs internationaux et de journalistes accrédités a alimenté les préoccupations concernant la transparence du processus électoral. Les lacunes organisationnelles ont généré des critiques, mettant en doute la capacité du pays à garantir un scrutin équitable.
L’opposition, dirigée par François Ondo Edou et la coalition Alternance 2023, a vivement critiqué les mesures de sécurité mises en place, les qualifiant d’atteintes aux principes démocratiques. De plus, des allégations de fraudes électorales ont été soulevées. Les bulletins de certains candidats semblaient manquer dans certains bureaux de vote, suscitant des doutes sur l’équité du processus. Dans ce climat tendu, Albert Ondo Ossa, candidat d’Alternance 2023, a déclaré qu’il ne céderait pas à la pression et a appelé au respect de la démocratie.
Le Gabon est confronté à des enjeux politiques majeurs à l’approche des résultats électoraux. Les tensions entre le gouvernement et l’opposition s’accentuent, tandis que les allégations de fraudes et les défis logistiques compromettent la crédibilité du processus. Les résultats finaux pourraient façonner le paysage politique du Gabon pour les années à venir, créant ainsi des perspectives incertaines quant à la stabilité politique et à la démocratie.