Le gouvernement du Niger, actuellement sous régime militaire, a officiellement convoqué l’ambassadeur d’Algérie à Niamey. Cette action vise à exprimer une protestation ferme contre ce que le Niger considère comme des opérations de refoulement violentes de migrants ouest-africains par l’Algérie, des opérations qui se sont intensifiées récemment, touchant des milliers de personnes en situation irrégulière.
Selon Niamey, ces opérations de refoulement s’accompagnent de raids policiers dans des quartiers de Tamanrasset, au sud de l’Algérie, où résident principalement des migrants subsahariens, y compris de nombreux Nigériens. Ces interventions seraient marquées par des violences et des saccages de domiciles, où des biens de valeur sont systématiquement confisqués par les forces de police algériennes.
Cette démarche du Niger survient dans un contexte de longue date, où l’Algérie est perçue comme une terre d’eldorado par de nombreux migrants africains, cherchant soit à s’y installer, soit à l’utiliser comme point de transit vers l’Europe. Depuis 2014, des dizaines de milliers de ces migrants, dont des femmes et des enfants, ont été refoulés d’Algérie vers le Niger, souvent abandonnés en plein désert.
Le secrétaire général adjoint du ministère nigérien des Affaires étrangères a explicitement demandé à l’ambassadeur algérien d’intervenir pour que ces opérations de refoulement se fassent dans le respect de la dignité et de l’intégrité des personnes affectées. Cette demande souligne une volonté de traiter cette crise humanitaire avec humanité et respect des droits fondamentaux.
L’appel du Niger à l’Algérie pour une gestion plus humaine des migrations s’inscrit dans une problématique plus large de déplacements forcés en Afrique et dans le monde. Cette situation met en lumière la nécessité d’adopter des approches coordonnées et respectueuses des droits humains dans la gestion des flux migratoires, notamment dans des zones aussi sensibles que le Sahel et le Maghreb.
Des organisations non gouvernementales, comme Médecins sans Frontières, ont déjà pointé du doigt les conditions inhumaines auxquelles sont soumis les migrants refoulés. L’intervention du Niger auprès de l’Algérie pourrait catalyser une attention internationale accrue sur ces pratiques, espérant ainsi contribuer à un changement positif dans le traitement des migrants africains.