Le nouveau gouvernement sénégalais, sous la direction du président Bassirou Diomaye Faye, a pris des mesures significatives pour réformer et assainir les finances publiques du pays. Lors du conseil des ministres du mercredi 10 avril, une directive a été donnée au Premier ministre Ousmane Sonko pour procéder à un audit approfondi du fonctionnement des ministères et de la situation générale des finances publiques. Cette initiative a été accueillie avec enthousiasme par les organisations de la société civile, qui y voient un pas en avant vers une meilleure gouvernance.
Cet audit se concentrera en premier lieu sur les ressources humaines et budgétaires des différents ministères, visant à réduire le train de vie de l’État, une demande de longue date de la société civile. Moundiaye Cissé, de l’ONG 3D, souligne l’importance de cette mesure, notamment la nécessité de rationaliser le personnel pour éliminer les postes fictifs et de regrouper certaines agences d’État afin d’optimiser les dépenses.
Depuis 2012, le Sénégal s’est engagé, à travers son code de transparence, à auditer ses finances publiques. L’initiative actuelle s’inscrit dans une volonté de continuer à renforcer la transparence et l’efficacité de la gestion des ressources de l’État. La rationalisation des dépenses et la lutte contre l’évasion fiscale sont au cœur des priorités pour assurer une meilleure allocation des ressources financières du pays.
Les perspectives sont prometteuses. Selon Elimane Kane du groupe de réflexion Legs Africa, il est crucial de mobiliser les ressources domestiques et d’améliorer l’assiette fiscale pour réduire la dette et maximiser les recettes de l’État. La suppression de certaines institutions, comme le Conseil économique et social ainsi que le Haut Conseil des collectivités territoriales, prévue par le programme du Pastef, s’annonce comme un levier potentiel d’économie significative.