Le Lesotho, petit pays enclavé d’Afrique australe, est en proie à une vive inquiétude. Menacé par une taxe de 50 % imposée par l’administration Trump sur ses exportations textiles, il se retrouve dans une position délicate. Pour ce royaume de deux millions d’habitants, dont l’économie repose en grande partie sur le textile, cette décision fait craindre une vague de licenciements et une crise sociale majeure.
La mesure américaine a été suspendue pour trois mois depuis avril, mais l’incertitude plane toujours sur les usines textiles du pays. À Maseru, capitale du Lesotho, les ouvriers s’inquiètent. « Si ces taxes sont appliquées, ce sera un vrai désastre », confie Malerai Mosotho, responsable d’une usine locale. Les exportations vers les États-Unis représentent un million de dollars par an, soit 10 % des revenus du secteur. Cette dépendance rend le pays particulièrement vulnérable aux décisions prises à Washington.
Historiquement, le Lesotho a bâti son économie textile grâce à l’Agoa, un programme américain qui facilite les exportations africaines. Ce partenariat, essentiel pour le pays, a permis à de nombreuses entreprises locales de prospérer, même si le marché intérieur reste limité. Cependant, la balance commerciale est inégale : peu de produits américains sont importés, ce qui renforce l’impression d’un déséquilibre dans les relations économiques.
Face à cette menace, le gouvernement du Lesotho tente de sauver les emplois. Mokethi Shelile, ministre du Commerce, déplore une décision « troublante » qui remet en cause l’image des États-Unis comme « symbole d’espoir ». Le pays cherche à négocier un compromis tout en espérant une révision de la politique tarifaire américaine.
Pour apaiser les tensions, le Lesotho a récemment accordé une licence d’exploitation à Starlink, l’entreprise d’Elon Musk, proche de Donald Trump. Ce geste diplomatique est interprété comme une tentative d’influer indirectement sur l’administration américaine afin d’éviter la mise en œuvre des taxes.
Dans les usines, les témoignages soulignent l’ampleur du problème. « Si je ne peux plus ramener d’argent dans mon foyer, ma famille va mourir », confie Mamohapi, employée depuis huit ans dans l’usine textile. Son appel, adressé directement à Donald Trump, résume l’angoisse d’une population dont l’avenir dépend largement de l’exportation vers les États-Unis.