Les autorités maliennes ont pris la décision de suspendre la diffusion de la chaîne française France 2 sur leur territoire pour une durée de quatre mois. Cette mesure fait suite à la diffusion d’un reportage de France 2 portant sur la situation sécuritaire au Mali après le retrait de la force Barkhane, jugé non conforme aux normes éthiques et déontologiques par la Primature malienne.
La décision de suspension s’appuie sur des accusations de partialité et d’apologie du terrorisme à l’encontre de France 2. Le reportage incriminé, présenté dans le journal télévisé du 20 janvier 2024, aurait manqué d’équilibre dans la présentation des informations et aurait dépeint de manière inappropriée la puissance militaire des groupes armés terroristes, sans offrir de contrepoint par les forces armées maliennes (FAMAs).
Cette suspension intervient dans un contexte où la liberté de la presse est de plus en plus restreinte au Mali. En effet, depuis 2022, d’autres médias français, comme France 24 et Radio France Internationale, sont également suspendus. Cette tendance n’est pas isolée au Mali ; d’autres pays africains, comme le Burkina Faso, ont pris des mesures similaires contre des médias français, reflétant une méfiance croissante envers la presse étrangère.
Cette suspension soulève des questions sur l’avenir de la liberté de presse et l’accès à l’information au Mali. Elle interpelle également sur les relations diplomatiques entre la France et le Mali, déjà tendues par les contextes sécuritaire et politique. La réaction des organisations internationales de défense de la liberté de presse et les potentiels recours de France 2 seront cruciaux dans les mois à venir.