Le Maroc et le Rwanda ont franchi un nouveau palier dans leur partenariat stratégique en signant, le 12 juin à Rabat, un accord de coopération militaire d’envergure. L’objectif affiché : formaliser un cadre durable d’échanges bilatéraux dans plusieurs domaines clés de la défense.
Signé lors de la visite du ministre rwandais de la Défense, Juvenal Marizamunda, cet accord a été paraphé avec son homologue marocain, Abdellatif Loudiyi, ministre délégué en charge de l’Administration de la Défense nationale. Il prévoit un renforcement significatif des échanges dans les domaines de la formation, de l’entraînement, des manœuvres conjointes, du soutien logistique, de la médecine militaire, ainsi que de l’assistance technique. Une commission militaire conjointe, chargée du suivi, se réunira en alternance à Rabat et à Kigali.
Cette entente s’inscrit dans une politique marocaine de plus en plus visible : celle de diversifier ses partenariats militaires en Afrique, en s’affranchissant de ses alliances traditionnelles. Rabat multiplie les accords bilatéraux sur le continent, notamment avec des États qui, comme le Rwanda, affichent une ambition affirmée de souveraineté sécuritaire. Cette dynamique sud-sud, au cœur de la diplomatie marocaine, conforte également le Rwanda dans son rôle croissant sur les questions de sécurité continentale.
Les deux délégations ont souligné leur alignement sur les grandes problématiques sécuritaires du continent, insistant sur la nécessité de renforcer les capacités africaines dans un contexte marqué par l’insécurité transfrontalière, le terrorisme et les instabilités politiques. Cette convergence de vues traduit une volonté politique partagée de bâtir des réponses africaines aux défis africains.
Au-delà de l’aspect militaire, cette initiative s’inscrit dans une logique de consolidation des liens diplomatiques entre deux pays qui misent sur une intégration africaine par le bas. Elle renforce aussi la stature de Rabat et Kigali comme pôles de stabilité et d’innovation sécuritaire, dans un moment où les alliances classiques – souvent occidentales – perdent de leur influence sur le continent.