Dans un texte titré: “Concession minière du fer de Kribi, les élucubrations de nos députés experts en tout” publiée il y a quelques heures sur sa page Facebook, le ministre délégué de la Justice Jean De Dieu Momo partage avec les Camerounais l’opinion d’un Camerounais qui ne partage pas la lecture que fait Cabral Libii sur l’affaire du fer Kribi.
“Vraiment moi je ne comprends pas pourquoi nos ministères peuvent laisser à chaque fois le soin que n’importe qui disent n importe quoi sur des sujets importants.
Dans une vidéo, on voit un de nos députés savants (pourtant supposé être entourer de supers experts conseillers) raconter comment le pays choisit de perdre en laissant les chinois gagner et ne gagne lui-même que 14 milliards contrairement aux supers gains de la société. Cette lecture est complètement éloigné de la réalité et dénote d’une ignorance complète de ce domaine.
1: les supposés faibles gains de pays: Il faut remettre tout dans le contexte. Le code minier du Cameroun élaboré en 2016 est le cadre qui permet de comprendre comment fonctionne le secteur. Une simple lecture de ce code aurait évité à Cabral de se tromper autant. Ce code fixe les gains du pays. Il faut savoir que le gain financier ne s’évalue pas sur les ventes mais sur les bénéfices que l’entreprise peut réaliser (ventes – toutes les charges de l exploration à l exploitation).
Le premier est le taxe ad valorem que notre député considère comme le gain unique du Cameroun. Il considère que c est ce que l entreprise va verser au Cameroun après vente du minerais. C est complètement erroné. En fait cette redevance minière qui est fixé à 5% (en Afrique le Cameroun a l un des taux les plus élevés pour le minerais de fer, car les autres pays sont dans une moyenne de 3,5 %) de la valeur du minerais après exploitation est simplement un taxe que l’Etat pour céder sa propriété de son sous sol à une entité qui veut l’exploiter. Donc il y a plusieurs autres gains de l’exploitation.
– Les frais d exploration/exploitation (permis, droit de concession domaniales, redevance superficiaire et frais pour la communauté locale, développement du secteur…)
– Les impôts et taxes de droits communs. Il faut noter ici que les entreprises minières sont soumis au régime fiscal de droit commun (impôts sur le revenus ou bénéfices dont le taux est de 33 % du bénéfice de l’entreprise après ses ventes déduction faites des charges (les taux moyens en Afrique sont à 25% dans les mines), droits d enregistrement, droits de douane sur les opérations taxables….) sauf pour les avantages fiscaux dont bénéficient la plupart des entreprises dans le cadre de l incitation aux investissements.
Le partage du bénéfice en lien avec les 10 % d actions que l’entreprise a l’obligation de céder au Cameroun.
Sur cette base, si on cumule les impôts plus la part du Cameroun dans le bénéfice, plus la taxe ad valorem de 5 % brut de la valeur du minerais qui peut représenter au moins 10 % du bénéfice de l’entreprise après exploitation, le CAMEROUN GAGNE PAS MOINS DE 45 % DE TOUT LE BÉNÉFICE RÉALISÉ DANS L EXPLOITATION DE LA MINE SANS RIEN DEPENSER.
Donc que Cabral rentre dans ses chiffres et s excuse auprès du Ministre. Maintenant s il veut qu’on gagne plus, il pourrait conseiller à l Etat du Cameroun de prendre plus d actions au delà des 10 % gratuit et que le pays soit vigilant sur l estimation des charges que l’entreprise présentera pour essayer de réduire au maximum le bénéfice.
2. L idéal pour le pays d exploiter lui même cette mine pour gagner plus. Ce serait l’idéal mais il faut qu’il nous démontre que le Cameroun peut le faire.
La technologie et l’expertise et la main d’œuvre. Le secteur minier est un secteur hyper technique et cette technologie est détenu par les entreprises privées qui font le maximum pour la protéger pour contrôler le marché. Pouvons nous acquérir rapidement cette technologie? A quel prix? Pour cela le Cameroun choisit une technique qui est le contenu local et force les entreprises étrangères de prendre en leur sein des camerounais qui avec le temps pourrait capter cette technologie et rendre le pays plus à même de devenir autonome. Un peu comme aujourd’hui la SNH fait.
L’accès au marché. Le marché est globalement dominé par les grosses entreprises privées qui font se mette en situation d’oligopoles et bloquer l’accès aux nouveaux entrants. Avons nous les moyens pour supporter les couts d’accès à ces marches? Par ailleurs vous pensez que la Chine a accepté de financer le chemin de fer et le port minéralier pour nous laisser nous même exploiter le fer au Cameroun? Que Cabral nous le démontre.
La mobilisation des fonds. Il se focalise plus sur les vente sans prendre trop en compte les charges. Or pour vendre il faut explorer puis exploiter. Les couts d exploration et d exploitation se chiffrent a plusieurs 100taines de milliards. Où lever ces fonds avec un cout faibles et des maturité longues alors que les investisseurs savent que le Cameroun ne maitrise pas la technologie ni le marché rendant l’investissement hyper risqué? Le marché locale comme il le dit, pourquoi n a t il pas financer entièrement la transformation de la Sonara qui pourtant était rentable à cours terme. Arrêtons les blagues”