Le Niger a consacré près de 44 millions de francs CFA à la commémoration du premier anniversaire du retrait de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette annonce a été faite par Abdoulaye Seydou, coordonnateur du mouvement M62, et relayée par l’Agence Nigérienne de Presse (ANP).
Les activités festives et les rassemblements organisés à cette occasion ont mobilisé 43.910.000 francs CFA, soit environ 69.000 dollars. Sur cette somme, 10 millions de francs CFA (environ 16.000 dollars) ont été directement financés par les autorités nationales. Le reste proviendrait d’autres contributions, bien que leur origine n’ait pas été précisée. Selon les chiffres avancés, 282.780 personnes se sont rassemblées dans 79 localités du pays pour marquer l’événement.
Le 28 janvier 2023, le Niger, le Burkina Faso et le Mali annonçaient leur départ de la CEDEAO, une décision motivée par des tensions croissantes avec l’organisation régionale. Les trois pays, réunis sous l’AES, ont depuis affirmé leur volonté de renforcer leur coopération militaire, économique et politique en dehors du cadre de la CEDEAO, qu’ils accusent de ne pas prendre en compte leurs intérêts et besoins sécuritaires.
Ce retrait continue de susciter des interrogations quant à son impact sur la stabilité régionale et l’économie des pays concernés. Si l’AES affirme vouloir développer une intégration alternative, la CEDEAO, de son côté, continue de plaider pour le dialogue et réclame le retour de ces États au sein de l’organisation. Les tensions diplomatiques restent vives, tandis que les populations subissent les conséquences de cette rupture.
L’ampleur de la mobilisation pour cet anniversaire témoigne d’un soutien populaire au choix des autorités de rompre avec la CEDEAO. Des manifestations similaires ont été organisées au Burkina Faso et au Mali, réaffirmant ainsi l’unité de l’AES dans son projet de souveraineté renforcée.
Malgré cette mobilisation, de nombreux défis demeurent. L’AES doit encore prouver son capacité à se structurer en une organisation efficace, capable de garantir la stabilité et le développement de ses membres. Le financement de ses initiatives, la reconnaissance internationale et l’adoption de nouvelles politiques économiques seront autant de tests décisifs pour son avenir.