Le Niger fait une entrée significative dans le cercle des pays producteurs de cuivre, avec l’attribution d’un permis d’exploitation à la Compagnie Minière de l’Aïr (COMINAIR SA) dans la région d’Agadez. Cette décision a été officialisée lors du dernier Conseil des ministres, marquant une étape importante pour l’économie nigérienne.
Le site minier, découvert récemment dans la région, devrait permettre une production moyenne de 2.700 tonnes de cuivre par an pendant les dix prochaines années. Cette exploitation représente une avancée majeure pour le Niger, tant sur le plan économique qu’en matière de développement local, avec la création de 300 emplois directs pour les jeunes Nigériens. De plus, les revenus générés devraient dépasser 4 milliards de francs CFA au cours de la première décennie d’exploitation, sans compter les 575 millions de francs CFA prévus pour la redevance superficiaire.
Ce projet s’inscrit dans un contexte stratégique où le Niger cherche à diversifier ses ressources naturelles, historiquement dominées par l’uranium. Le pays a depuis plusieurs années entrepris un programme visant à diversifier sa production minière, afin de réduire sa dépendance aux fluctuations du marché mondial de l’uranium. La découverte de ce gisement de cuivre représente ainsi une opportunité pour l’économie nationale de se renforcer, en ajoutant une nouvelle ressource clé à son portefeuille.
Les perspectives à long terme de l’exploitation du cuivre sont prometteuses. Le développement de ce secteur pourrait stimuler la croissance économique du Niger, attirer des investissements étrangers et offrir des opportunités d’expansion pour d’autres projets miniers. Toutefois, il sera crucial de veiller à ce que les retombées économiques bénéficient pleinement aux populations locales, notamment en termes de création d’emplois et de renforcement des entreprises nigériennes, comme le prévoit l’accord qui priorise les fournisseurs locaux pour les biens et services liés à l’exploitation.
Les retombées sociales de cette nouvelle exploitation minière seront également scrutées. En effet, au-delà de la création d’emplois directs, le projet pourrait entraîner un effet d’entraînement positif pour l’économie locale, en soutenant les entreprises de services et en améliorant les infrastructures de la région d’Agadez. L’enjeu sera de garantir une gestion transparente des ressources générées et de veiller à ce que l’exploitation profite réellement aux communautés locales, tout en respectant l’environnement.
La réussite de cette exploitation pourrait servir de modèle pour le développement d’autres ressources minières au Niger. En misant sur une gestion raisonnée et un partage équitable des bénéfices, le pays pourrait renforcer sa position de producteur de matières premières tout en stimulant son développement économique. Le cuivre pourrait ainsi devenir un pilier supplémentaire pour l’économie nigérienne, aux côtés de l’uranium, du pétrole et du charbon.