Le Nigeria a officiellement refusé d’accueillir les personnes expulsées des États-Unis, marquant ainsi un désaveu des politiques migratoires américaines. Le porte-parole du ministère nigérian des Affaires étrangères, Kimiebi Ebienfa, a confirmé cette décision dans un entretien avec le Saturday Punch, soulignant que le pays ne cèdera pas à la pression exercée par Washington. Cette position ferme contraste avec celle de plusieurs pays africains, comme le Rwanda, l’Eswatini et le Soudan du Sud, qui ont accepté d’accueillir des ressortissants expulsés des États-Unis.
Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a qualifié cette demande américaine de « pression inacceptable », en particulier lorsqu’il s’agit d’accueillir des Vénézuéliens ayant purgé des peines de prison. Selon lui, le Nigeria a déjà assez de défis à relever et ne peut pas se permettre d’ajouter à ses difficultés sociales et économiques une vague d’expulsions venant des États-Unis. Pour Abuja, ce refus n’est pas seulement une question de politique étrangère, mais aussi une réponse pragmatique face à la gestion des ressources et des populations internes.
Cette prise de position intervient dans un contexte mondial tendu, où les États-Unis, sous l’administration Biden, ont renforcé leurs politiques d’expulsion. Le pays intensifie sa politique de renvoi vers des États tiers, y compris des nations africaines, dans un cadre de gestion migratoire internationale. Le Rwanda, l’Eswatini, et le Soudan du Sud, parmi d’autres, ont accepté d’héberger ces personnes, créant ainsi des tensions diplomatiques avec d’autres pays, comme le Nigeria, qui jugent cette pratique contraire à leurs priorités nationales.
Les perspectives de cette politique semblent claires : le Nigeria se positionne fermement contre ce qui est perçu comme une externalisation des responsabilités migratoires américaines vers l’Afrique. Alors que les États-Unis continuent de chercher des solutions temporaires pour gérer les flux migratoires, il est probable que d’autres pays africains, confrontés à des défis internes similaires, suivent l’exemple nigérian. La question reste ouverte : quel impact cela aura-t-il sur les relations diplomatiques entre le Nigeria et les États-Unis, ainsi que sur la politique migratoire mondiale ?
L’impact d’une telle décision va au-delà de la simple question humanitaire. En refusant de participer à ce programme, le Nigeria met en lumière les tensions croissantes autour de la gestion des migrations et des relations entre le Nord et le Sud. La réaction nigériane pourrait inciter d’autres pays africains à reconsidérer leur position face à ces pressions, alimentant un débat sur l’équité, la responsabilité et la souveraineté dans la gestion des flux migratoires internationaux.