Au cœur d’une crise diplomatique, le régime nigérien a émis une directive exigeant que la coordinatrice des Nations unies au Niger, Louise Aubin, quitte le pays d’ici vendredi. Cette décision fait suite à une lettre adressée par la junte nigérienne au secrétaire général de l’ONU, dans laquelle elle dénonce les prétendues “manœuvres sournoises” de l’organisation internationale à son encontre.
Le nouveau gouvernement militaire a exprimé son mécontentement envers ce qu’elle perçoit comme des “entraves” et un “sabotage commandité” orchestré par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qu’elle accuse d’agir “sous l’instigation de la France” dans le but de nuire au Niger. Les autorités militaire estiment que l’ONU les a empêchés de participer à des événements internationaux, tels que l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, des réunions de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et le congrès extraordinaire de l’Union postale universelle.
La décision des autorités nigériennes de demander le départ de Louise Aubin, qui occupe le poste de coordinatrice des Nations unies au Niger depuis janvier 2021, a été accueillie avec des regrets de la part de l’ONU. L’organisation internationale souligne le rôle exemplaire de Mme Aubin dans son travail et exprime sa préoccupation quant à la perturbation de ses activités au Niger.
Malgré les tensions diplomatiques, l’ONU s’engage à continuer son travail humanitaire au Niger pour éviter une crise alimentaire imminente. Le porte-parole du secrétaire général, Stéphane Dujarric, a souligné que 4,3 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire, et que l’ONU persévérera dans ses efforts pour fournir cette assistance cruciale malgré les difficultés financières.
Suite au coup d’État et en réaction à l’évolution de la position américaine, près de 1,2 milliard de dollars d’aide internationale ont été suspendus. Cette décision intervient alors que le budget de l’État nigérien subit une réduction de 40%, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur les services publics et la stabilité économique du pays. La crise diplomatique soulève ainsi des préoccupations quant à l’avenir du Niger et à sa capacité à répondre aux besoins humanitaires de sa population.