Le Parlement nigérien a voté à l’unanimité pour remplacer l’hymne national, La Nigérienne, datant de 1961 par un autre texte, Pour l’honneur de la patrie. L’ancien avait été critiqué pour sa référence à une soumission envers la France.
Critiques de La Nigérienne
L’ancien hymne, La Nigérienne, était entré en vigueur en 1961, une année après l’indépendance du Niger. Composé par le Français Robert Jacquet, il a depuis été critiqué pour l’apologie d’une allusion colonialiste. Certains vers, tels que “Soyons fiers et reconnaissants de notre liberté nouvelle!”, ont suscité des réactions négatives parmi de nombreux Nigériens, qui estimaient que le mot “reconnaissants” marquait une soumission à la France. En mars, le conseil des ministres du pays avait également souligné les “insuffisances, en particulier le paternalisme” de La Nigérienne.
Le nouvel hymne, intitulé Pour l’honneur de la patrie, met quant à lui l’accent sur les préoccupations sociales et nationales. Composé par un groupe d’experts nigériens, il proclame : “Pour un Niger de paix, libre, fort et uni. Faisons du Niger un symbole de dignité […]. Et pour faire du Niger la fierté de l’Afrique”. Ce travail visant à changer les paroles était en cours depuis 2019. Selon Mohamet Hamid, ministre de la Culture, ce changement représente “un moment décisif de l’histoire de notre pays qui vient de se doter d’un hymne conforme à la dignité de son peuple”.
Exemple algérien
Ce changement intervient peu après l’adoption par l’Algérie du texte complet de son hymne national mentionnant la colonisation française. En mai, le Président algérien a fixé par décret les conditions d’exécution de l’hymne national permettant de jouer l’hymne dit Kassaman dans son intégralité. L’un des couplets est particulièrement hostile à la France, déclarant : “Ô France! le temps des palabres est révolu […]. Ô France! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes!” L’hymne a été composé en 1955, à une époque où l’Algérie faisait partie de la France. La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a exprimé son incompréhension en juin, regrettant une initiative “à contretemps”. Le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, s’est dit quant à lui “surpris” que son homologue se “soit permis d’émettre un avis sur l’hymne national algérien”.