L’annonce, faite ce dimanche 12 février par une porte-parole de l’Alliance atlantique, laisse planer de nombreuses interrogations sur la succession de son secrétaire général dans un contexte dominé par la guerre en Ukraine.
Prolonger les mandats des secrétaires généraux est une habitude à l’Otan et Jens Stoltenberg a déjà été prolongé trois fois. La dernière fois, c’était l’an dernier puisqu’il avait déjà prévu de partir au 1er octobre 2022. Il y a pile un an, le gouvernement norvégien avait officiellement annoncé que sa candidature à la tête de la banque nationale de Norvège avait été acceptée. Mais il a finalement renoncé à ce poste, rappelle notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet.
À cause de la guerre en Ukraine, les 30 alliés de l’Otan ont refusé de changer de secrétaire général au milieu du gué. Ils ont donc prolongé d’un an son mandat, d’autant que Jens Stoltenberg, qui aura 64 ans en mars, fait consensus.
Le dirigeant norvégien est arrivé en 2014 à la tête de l’Alliance au moment où la Russie venait d’annexer la Crimée et il peut se targuer d’une longévité respectable puisqu’il aura effectué neuf ans de mandat. Des quinze précédents secrétaires généraux de l’Otan, le seul à avoir été en poste plus longtemps est resté douze ans.
Branle-bas diplomatique
En pleine guerre en Ukraine, l’Otan hésitera à laisser partir Jens Stoltenberg et son remplacement risque de provoquer un large branle-bas diplomatique, d’autant qu’il n’existe pas de procédure formelle pour la nomination du secrétaire général de l’Otan.
Le journal allemand Welt am Sonntag évoquait ce dimanche une prolongation de six mois jusqu’à fin mars et cette durée pourrait ne pas être un hasard. Elle pourrait correspondre à une date où un successeur valable pourrait être libre, peut-être une femme et en tout cas probablement un ancien chef de gouvernement. Le poste de secrétaire général revient traditionnellement à un Européen, car le chef militaire de l’Otan, à la tête du commandement suprême allié en Europe, est un Américain.