Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé que les bases militaires françaises présentes au Sénégal devront fermer. Lors d’un entretien avec l’AFP, il a expliqué que cette présence était incompatible avec la souveraineté du pays. Cette déclaration montre la volonté du gouvernement de réaffirmer l’indépendance et le contrôle total du territoire sénégalais.
Le président Faye, qui a été élu en mars après avoir promis de restaurer la souveraineté du Sénégal, a précisé que cette décision ne devait pas être vue comme une rupture complète avec la France. Au contraire, il souhaite un “partenariat renouvelé” avec l’ancienne puissance coloniale. Selon lui, la coopération avec la France doit évoluer vers une relation basée sur le respect mutuel, sans présence militaire. Il a aussi salué la reconnaissance par Emmanuel Macron du “massacre de Thiaroye” en 1944, un geste important pour restaurer la confiance entre les deux pays.
Depuis l’indépendance du Sénégal en 1960, le pays a maintenu des liens forts avec la France, y compris par la présence de bases militaires. Ces bases ont longtemps été considérées comme un symbole de l’influence continue de la France en Afrique de l’Ouest. Cependant, avec la montée des mouvements qui prônent la souveraineté et les tensions au Sahel, de plus en plus de gens critiquent cette présence militaire. La décision du président Faye fait partie d’une tendance plus large visant à repenser les relations entre l’Afrique et ses anciens colonisateurs.
Cette décision ouvre la porte à une refonte complète de la coopération militaire du Sénégal avec d’autres partenaires dans le monde. Bassirou Diomaye Faye a évoqué l’importance de diversifier les alliances du Sénégal, en parlant de pays comme la Chine, la Turquie, et les États-Unis. Ces pays n’ont pas de bases militaires au Sénégal, mais ont des relations économiques et diplomatiques fortes. Cette approche permettrait au Sénégal de rester indépendant tout en renforçant ses liens avec la communauté internationale.
Le président Faye a également précisé que le départ des troupes françaises ne signifiait pas la fin des relations économiques avec la France. La France reste un partenaire économique majeur, avec de nombreuses entreprises et investissements au Sénégal. Cependant, il a insisté sur l’importance de construire une relation sans présence militaire, un partenariat qui pourrait être plus équilibré et avantageux pour les deux pays.
Certains experts pensent que cette décision est une stratégie du Sénégal pour rester un acteur important sur la scène internationale sans être lié à un seul pays. Le départ des bases françaises pourrait aussi inciter d’autres pays africains à repenser leurs relations avec les puissances étrangères, suivant l’exemple du Sénégal. Cependant, il reste à voir si cette transition se fera en douceur et si la France saura s’adapter à cette nouvelle situation en Afrique.