Dans son discours annuel devant l’Assemblée nationale, le Président béninois Patrice Talon a affirmé sa volonté de “rétablir rapidement les relations” entre le Bénin et le Niger. Cette déclaration intervient dans un contexte marqué par un coup d’État au Niger en juillet, entraînant des sanctions internationales et régionales à l’encontre du pays voisin.
Les sanctions de la communauté internationale et de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le Niger ont des conséquences économiques graves pour le Bénin. La fermeture des frontières entre les deux nations a conduit à une baisse significative des revenus portuaires béninois, en raison de l’arrêt du transit de marchandises vers le Niger par ses ports.
Outre les impacts économiques, la construction de l’oléoduc reliant le sud-est du Niger à la côte béninoise, prévue pour la commercialisation du brut nigérien sur le marché international en janvier, est un sujet de préoccupation pour les deux pays. Le Bénin espère ainsi compenser les pertes de recettes douanières dues aux sanctions, tandis que le Niger vise une augmentation de ses recettes pétrolières.
La CEDEAO a récemment ouvert la voie à un allègement de ses sanctions envers le Niger, conditionné à une “transition courte” avant le retour des civils au pouvoir. Cependant, le président béninois souligne que la balle est actuellement dans le camp des autorités de fait au Niger, qui doivent clairement exprimer leurs intentions, un élément encore en suspens.