Ce renvoi a été accordé par les juges à la demande des avocats de l’accusation.
Cette première audience en appel a duré environ deux heures. Le temps des présentations et pour les avocats de l’accusation de demander un renvoi. Ils disent avoir constaté des irrégularités dans les dossiers qui inculpent leurs clients. Me Hyppolite Meli parle notamment des dates qui ne correspondent pas. Ils ont demandé du temps pour faire des vérifications et formuler des recours que la Cour devrait d’abord vider avant le passage des témoins à la barre. Le procès a été renvoyé au 20 octobre prochain. Une nouvelle qui ne réjouit pas les mis en cause, incarcérés depuis deux ans.
C’est l’air amaigri qu’Olivier Bibou Nissack, le porte-parole du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) s’est présenté à la cour d’appel de Yaoundé hier. Il était en compagnie d’Alain Fogue, le trésorier du Mrc et de 35 autres militants. Ils avaient été tous condamnées à sept ans pour les uns et six ans pour les autres, de prison en première instance au tribunal militaire, pour actes de « rébellion », « révolution », et « attroupement ». Ils avaient été arrêtés à la suite des marches de protestations organisés par leur parti politique en septembre 2020. Ils réclamaient la réforme du système électorale, la paix dans les régions Sud-ouest et Nord-Ouest et les comptes sur la gestion des préparatifs de la Coupe d’Afrique des nations de football que le Cameroun a organisé en 2022.
Pour cette première audience en appel, le leader du Mrc Maurice Kamto était présent au tribunal vêtu de sa robe. Comme à l’accoutumé, de nombreux militants du Mrc sont venus exprimer leur sympathie à l’endroit de leurs camarades détenus. En guise de gratitude, Alain Fogue n’a pas manqué d’esquisser quelques pas de danses avant de rejoindre la prison centrale de Yaoundé.
En rappel, Le mouvement pour la renaissance du Cameroun était arrivé 2ème au terme de l’élection présidentielle au Cameroun en 2018. Une victoire qui leur avait été volé selon le leader Maurice Kamto. Depuis lors, le parti multiplie des marches à travers le pays mais se butte chaque fois à la répression du pouvoir en place, qui multiplie des arrestations dans les rangs de l’opposition.
A.T.